Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, a rejeté jeudi dernier les accusations de Damas selon lesquelles l’organisation panarabe a l’intention d’ »internationaliser » la crise syrienne.
A son arrivée à Bruxelles, pour rencontrer les ministres européens des Affaires étrangères, M. al-Arabi a « réfuté les accusations selon lesquelles la Ligue arabe est favorable à une intervention » internationale en Syrie. Lundi, le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem avait affirmé que la Ligue arabe avait « coupé toutes les relations » avec la Syrie en prenant des sanctions économiques. Il avait également accusé « certains membres de la Ligue » de « pousser à l’internationalisation du conflit ». Par ailleurs, M. al-Arabi a indiqué que l’objectif de sa participation à un déjeuner avec les ministres européens était de « se consulter sur la situation au Proche-Orient, sur le dossier palestinien et sur le Printemps arabe ».
Sur le terrain la violence continue à faire rage. Selon le dernier chiffre diffusé par l’Onu, le bilan des victimes s’est alourdi à 4.000 morts, a déclaré jeudi la Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Navi Pillay lors d’une conférence de presse. « En ce qui concerne la Syrie, nous estimons le bilan à au moins 4.000 morts, mais selon les informations qui nous parviennent c’est beaucoup plus que cela », a annoncé Mme Pillay.
Réunion du comité ministériel arabe de suivi de la crise syrienne : M. Medelci aujourd’hui à Doha
Le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, prendra part, aujourd’hui à Doha (Qatar), à la réunion du comité ministériel arabe de suivi de la crise en Syrie, a indiqué jeudi dernier le porte-parole de la diplomatie algérienne, M. Amar Belani dans une déclaration. La réunion s’inscrit dans le cadre du suivi des dernières recommandations de ce même comité ministériel concernant l’imposition de sanctions contre la Syrie, poursuit la même source. A cet égard, un mandat a été confié à une commission d’experts afin d’examiner ces mesures, apporter certaines clarifications et procéder à l’identification des exemptions au régime des sanctions, ajoute le communiqué. Les conclusions préliminaires et recommandations de cette commission d’experts, qui a tenu sa première réunion mercredi dernier au Caire (Egypte) seront soumises à l’examen du comité ministériel de suivi et feront nécessairement l’objet d’un examen par le conseil élargi des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe à une date qui reste à convenir, souligne le ministère. L’Algérie n’a eu de cesse de défendre le principe, endossé par la décision portant sanctions, que celles-ci « ne doivent pas avoir de répercussions importantes sur les populations civile en Syrie ». A titre d ‘exemple, l’Algérie a exprimé son point de vue en ce qui concerne le point relatif à » la suspension des liaisons aériennes » en signalant que « cette suspension concernera, pour l’essentiel, les populations civiles syrienne et arabe ». « L’Algérie veut éviter l’impact humanitaire négatif des sanctions sur les populations civiles et tenter de maintenir l’initiative arabe en vie afin d’éviter une internationalisation de la crise en Syrie », conclut-on de même source.