Syrie /Affrontements au Liban La crise va-t-elle s’internationaliser ?

Syrie /Affrontements au Liban La crise va-t-elle s’internationaliser ?

Les troupes syriennes ont été déployées en force, hier à Alep, au lendemain d’attentats sanglants.

Les violences ont même débordé au Liban voisin, où des heurts entre Libanais favorables et hostiles au régime du président syrien Bachar al-Assad ont fait deux morts et 24 blessées dans des affrontements armés à Tripoli dans le nord du Liban, a affirmé à l’AFP un responsable des services de sécurité.

Dans l’après-midi, les heurts se sont arrêtés à l’issue d’une trêve entre les deux clans musulmans, sunnite et alaouite, parrainée par l’armée libanaise, a-t-il précisé sous couvert de l’anonymat. «Un sunnite et un alaouite ont été tués et 24 personnes ont été blessées lors des heurts qui ont éclaté vendredi entre des gens du quartier de Jabal Mohsen (alaouite) et d’autres de Bab el-Tebbaneh (sunnite) à coups de tirs et de roquettes RPG», selon lui. Dix militaires figurent parmi les blessés, dont un sergent dans un état critique, a-t-il précisé. Cinq personnes avaient été blessées vendredi. L’armée maintient une forte présence aux abords des deux quartiers, notamment près de la rue de Syrie qui les sépare.

«L’armée s’opposera à tous ceux qui portent atteinte à la stabilité quelle que soit la partie à laquelle ils appartiennent», lit-on dans un communiqué de l’institution militaire qui affirme avoir arrêté des hommes armés et saisi armes et munitions. Les familles habitant aux alentours de cette «ligne de démarcation» ont fui la zone, selon un correspondant de l’AFP sur place. Tripoli, majoritairement sunnite, a été le théâtre ces dernières années d’affrontements entre sunnites, qui soutiennent l’opposition libanaise hostile au président syrien Bachar al-Assad, et alaouites fidèles au mouvement chiite libanais Hezbollah, un allié des régimes de Téhéran et de Damas. En outre, un général de l’armée syrienne a été abattu hier matin par un «groupe terroriste» devant sa maison dans la capitale Damas, a affirmé l’agence officielle Sana. «Un groupe terroriste armé a assassiné ce matin le général de brigade et médecin, Issa al-Khawli, directeur de l’hôpital (militaire) de Hamich, devant sa maison dans le quartier de Roukneddine», dans nord-est de Damas, a indiqué l’agence. «Trois hommes armés ont guetté la sortie du général Khawli de sa maison et lui ont tiré dessus», a indiqué l’agence, précisant que le général était diplômé en rhumatologie et père de trois filles et d’un garçon. La télévision d’Etat a montré des images d’un corps au visage flouté qu’elle a présenté comme celui du médecin. L’assassinat d’un militaire de ce rang est un fait rare dans la capitale depuis le début, en mars 2011, de la révolte contre le régime du président Bachar al-Assad.

R. I. / Agences

– Des jihadistes sont entrés en Syrie et des armes sont acheminées à l’opposition à partir de l’Irak, a affirmé samedi à l’AFP le ministre adjoint de l’Intérieur Adnane al-Assadi. «Nous avons des informations par nos services de renseignements qu’un certain nombre de jihadistes irakiens ont été en Syrie. En outre il y a une contrebande d’armes vers ce pays», a déclaré dans une interview exclusive celui qui est en charge du ministère en l’absence d’un ministre désigné. «Les armes sont transportées de Bagdad à la province de Ninive (nord) et leurs prix sont en nette augmentation car elles sont envoyées à l’opposition en Syrie. Ainsi le prix d’une kalachnikov qui variait entre 100 et 200 dollars est passé à 1 000 ou 1 500 dollars», a-t-il ajouté. «Les armes partent ensuite de Mossoul (capitale de la province de Ninive) en Syrie par le passage de Rabiya (nord-ouest de l’Irak) car ce sont les mêmes familles qui vivent des deux côtes de la frontière», a-t-il souligné.