Syrie: 5000 personnes survivent dans l’ultime réduit de Daesh

Syrie: 5000 personnes survivent dans l’ultime réduit de Daesh

L’assaut décisif des forces antiterroristes s’inscrit dans le cadre d’une offensive lancée en septembre dernier ayant permis d’acculer les combattants de l’EI dans un ultime périmètre près du fleuve Euphrate, dans la province de Deir Ezzor (est).

Les forces antiterroristes soutenues par les Etats-Unis ont estimé hier à environ 5000 le nombre de personnes encore présentes dans l’ultime réduit du groupe Etat islamique (EI), dans l’est de la Syrie, ajoutant que la bataille pourrait durer encore plusieurs jours. Les Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance de combattants arabes et kurdes soutenue par la coalition internationale anti-EI conduite par les Etats-Unis, tentent de déloger l’EI de sa dernière poche en Syrie, dans le village de Baghouz, non loin de la frontière irakienne.

Lors d’une conférence de presse hier, le porte-parole des FDS, Kino Gabriel, a souligné qu’aucun calendrier précis ne pouvait être avancé pour la fin de l’opération.»J’espère que cela ne prendra pas plus d’une semaine, mais il s’agit d’une estimation personnelle», a-t-il ajouté depuis Soussa, un village voisin de Baghouz, pris à l’EI le 15 janvier. Il a affirmé que quelque «5.000 personnes» se trouveraient encore dans l’ultime réduit, composé d’un petit campement fait de tentes et creusé de tunnels.

Cette estimation est basée sur les récits du dernier groupe d’évacués, a ajouté M.Gabriel. Il est toutefois impossible de vérifier ce chiffre. L’assaut décisif des forces antiterroristes s’inscrit dans le cadre d’une offensive lancée en septembre dernier ayant permis d’acculer les combattants de l’EI dans un ultime périmètre près du fleuve Euphrate, dans la province de Deir Ezzor (est). A son lancement, le commandant en chef des FDS, Mazloum Kobani, avait alors prédit la fin des opérations dans un délai d’un mois. Mais le nombre massif d’hommes, de femmes et d’enfants évacués par vagues successives du réduit a pris les FDS de court, les poussant à suspendre maintes fois leurs opérations pour éviter un bain de sang et permettre de nouvelles évacuations.

Selon M.Gabriel, quelque 64.000 personnes sont sorties depuis janvier dernier de l’enclave de l’EI: 5000 jihadistes qui ont été arrêtés et 25.000 personnes, membres de familles de terroristes. Quelque 34.000 autres personnes, des civils, ont été également évacuées. L’EI avait proclamé en 2014 un «califat» sur de vastes régions conquises à cheval entre la Syrie et l’Irak avant que son territoire ne se réduise comme peau de chagrin. Sa défaite à Baghouz constituera la fin officielle de son «califat», mais le groupe a déjà entamé sa mue en organisation clandestine. La guerre en Syrie qui a entamé sa neuvième année, a déjà tué plus de 370.000 personnes et déplacé plusieurs millions d’autres.

Ces derniers mois, les FDS ont appelé les forces armées syriennes à la rescousse, en prévision d’une offensive des troupes turques présentes dans la zone frontalière et déterminées à les extirper de leur base, malgré le soutien des Etats-Unis et des autres pays occidentaux membres de la coalition internationale. Ces derniers ont violemment critiqué la décision du président américain Donald Trump de retirer les 2000 soldats américains encore présents dans la région de Deir Ezzor, le forçant du coup à effectuer un nouveau rétropédalage avec le maintien sur place de quelques centaines de militaires dont la mission sera de servir de bouclier aux combattants kurdes contre une attaque éventuelle des forces d’Ankara.