De violents combats ont opposé, hier avant l’aube, le groupe jihadiste État islamique (EI) à des rebelles dans la province syrienne d’Alep faisant près de 30 morts, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
De violents combats ont opposé, hier avant l’aube, le groupe jihadiste État islamique (EI) à des rebelles dans la province syrienne d’Alep faisant près de 30 morts, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
Ailleurs dans le pays en guerre, le mécontentement grandit à Lattaquié, fief des alaouites, la communauté à laquelle appartient le président Bachar al-Assad, où un millier de personnes ont manifesté samedi pour réclamer que son cousin soit traduit en justice, a indiqué l’ONG. Jusqu’à l’aube, des jihadistes de l’EI ont essayé de s’emparer de quatre villages dans le nord de la province d’Alep tenus par des rebelles islamistes. Lors des combats, l’EI a mené deux attaques suicide à la voiture piégée et avec un ceinture explosive, selon l’OSDH. Les combats ont fait dix morts dans les rangs de l’EI et 18 chez leurs adversaires. Selon l’OSDH, l’EI veut couper la route d’approvisionnement des rebelles entre Azaz, sur la frontière turque, et Alep. Dans la ville de Lattaquié (ouest), des alaouites ont décidé de manifester jusqu’à ce que Souleimane al-Assad, un petit cousin du chef de l’Etat, soit mis sous les verrous pour avoir tué jeudi un colonel de l’armée de l’air Hassan al-Cheikh qui l’avait dépassé à un carrefour. Par ailleurs, selon un dernier bilan de l’agence officielle Sana, onze personnes ont été tuées, dont trois enfants, et 46 blessées dans le tir de roquettes par les rebelles samedi contre Damas. Parmi, elles, 10 personnes ont péri rue al-Thaoura dans la chute d’une roquette tirée du quartier de Jobar. Les groupes rebelles ont pris le contrôle de Jobar en 2013 et les forces loyalistes ont commencé en septembre 2014 leur offensive pour tenter de reprendre ce quartier, considéré comme un verrou stratégique vers le centre de Damas. En quatre années de conflit, le bilan des personnes tuées s’élève à plus de 240.000 morts, dont 12.000 enfants, selon l’OSDH, et poussé la moitié de la population à l’exil
Moscou dénonce les « accusations infondées » contre Damas
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a dénoncé hier les « accusations infondées » selon lesquelles le régime de Damas conserverait des armes chimiques, alors que le Conseil de sécurité de l’ONU va enquêter sur les récentes attaques au chlore en Syrie. Le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé vendredi à l’unanimité de former un groupe d’experts pour identifier les responsables de ces attaques chimiques, la Russie s’étant ralliée à une résolution américaine en ce sens. Washington, Londres et Paris, qui ont coparrainé le texte, accusent l’armée syrienne d’avoir mené depuis 16 mois des attaques au gaz de chlore, notamment dans le nord-ouest de la Syrie. Mais pour la Russie, alliée de Damas, il n’existe pas pour l’instant de preuve irréfutable de la culpabilité du régime syrien.
Dans un communiqué, M. Lavrov s’est félicité du succès de l’opération visant à la destruction de l’armement chimique en Syrie. « Ce problème a été résolu avec succès », a-t-il dit dans une référence aux stocks d’armes chimiques du régime syrien. « Parfois des déclarations affirment qu’il pourrait y avoir des armes chimiques non déclarées en Syrie. Cela est en cours de vérification, nous devons éviter les accusations infondées », a-t-il ajouté. « Nous avons toutes les raisons de croire que la Syrie continuera de coopérer étroitement », a encore assuré le ministre.
Le régime syrien est censé avoir détruit tout son arsenal chimique, aux termes d’un accord américano-russe de septembre 2013 qui lui a permis d’éviter des frappes occidentales. Mais l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques a conclu l’an dernier que du gaz de chlore avait été « systématiquement » utilisé dans le conflit syrien. Le ministre russe a réitéré l’appui de Moscou au président syrien Al-Assad, estimant que la coalition dirigée par les Etats-Unis devrait surmonter son « refus persistant » de coopérer avec Damas dans la lutte contre le groupe Etat islamique.
M. T. et agences