Syrie: 18 soldats blessés lors d’affrontements à Damas avant l’arrivée d’experts onusiens

Syrie: 18 soldats blessés lors d’affrontements à Damas avant l’arrivée d’experts onusiens

Une équipe d’experts onusiens doit se rendre lundi en Syrie pour discuter de la création d’une mission internationale d’observation dont le but d’arrêter les violences dans ce pays, où 18 soldats de l’armée ont été blessés lors d’affrontements avec des « dissidents » armés dans un quartier résidentiel de Damas.

Ces experts, mandatés par l’émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe Kofi Annan, doivent partir de Genève et de New York pour rejoindre la Syrie. Ils sont chargés de négocier l’envoi d’une mission d’observation dans le but de faire cesser les « tueries », selon Ahmed Fawzi, porte-parole de M. Annan.

Annan avait envoyé dimanche une première équipe à Damas pour poursuivre les discussions sur les propositions qu’il a soumises au gouvernement syrien, y compris l’arrêt des violences, l’intensification de l’aide humanitaire et l’assurance de la crédibilité et de la confiance envers le processus politique une fois qu’il aura été engagé. Le représentant permanent de la Syrie auprès de l’ONU, Bachar Ja’afari, avait déjà déclaré en réponse à la médiation de M. Annan : »je vous affirme au nom du gouvernement syrien que nous ferons de la mission de M. Annan un succès ».

Parallèlement, une mission d’évaluation de l’aide humanitaire en Syrie, formée par l’Organisation de coopération islamique (OCI) et l’ONU, se trouve depuis vendredi dans le pays. La mission « couvre 15 villes », notamment les plus touchées par les violences, selon une ONG syrienne.

Au terme de cette mission, de plusieurs jours, un rapport sera soumis à l’OCI et à l’ONU sur les besoins de la population en aide humanitaire, selon le secrétaire général adjoint de l’OCI pour les affaires humanitaires, Atta al-Mannan Bakhit.

Les troubles et les violences se poursuivent en Syrie dans un contexte d’escalade des affrontements opposant pour la plupart les forces du gouvernement à des militants de l’opposition ainsi qu’à des « groupes terroristes » soutenus selon Damas par des pays étrangers qui cherchent à déstabiliser la Syrie.

Lundi, des combats nocturnes dans le grand quartier de Mazzé, qui abrite aussi des bâtiments gouvernementaux et les ambassades ont fait 18 blessés parmi les soldats de l’armée régulière, a affirmé Rami Abdel Rahmane, président de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Sur le terrain, l’armée et les forces de sécurité poursuivaient leurs opérations sécuritaires, après avoir pris le contrôle de plusieurs bastions rebelles. Elles ont lancé le matin un assaut sur une localité de la province de Deraa, berceau de la contestation dans le sud, selon l’OSDH Dimanche, une voiture piégée a explosé dans la ville d’Alep (nord), avant l’arrivée du groupe de travail de M. Annan. Au moins trois personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées, dont 15 d’entre elles se trouvent dans un état grave.

Cette explosion « terroriste », selon les autorités syriennes, a eu lieu dans le quartier d’al-Suleimanya où se trouvent deux bâtiments residentiels, a rapporté la chaîne de télévision Elkhbaria.

L’explosion s’est produite au lendemain de deux attentats à l’explosif dans deux quartiers de Damas, visant les installations de sécurité, ayant coûté la vie à 29 personnes, dont des membres des forces de sécurité, et blessant quelque 140 autres.

Le gouvernement syrien a déclaré que plus de 2 000 membres des forces de sécurité avaient été tués au cours des troubles qui secouent le pays depuis près d’un an, tandis que l’ONU estime à plus de 8 000 le nombre des victimes.