Cent onze civils ont été tués mardi par les forces de sécurité à Kafroueid, dans la région d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, selon un nouveau bilan donné mercredi par l’Observatoire syrien des droits de l’Homme.
Cette association basée au Royaume-Uni avait fait étatmardi de 37 morts à Kafroueid mais avait dit craindre un « massacre » dans ce village, où « des dizaines de civils » étaient encerclés par l’armée.
L’OSDH a indiqué que ces 111 civils et des militants avaient été tués alors qu’ils tentaient de fuir le village, situé dans la région de Jabal al-Zaouia, à plus de 330 km au nord de Damas. Jusqu’à présent, 52 des 111 victimes ont pu être identifiées.
Ce nouveau bilan porte à 123 le nombre de civils tués pour la journée de mardi en Syrie, 12 autres ayant péri sous les balles des forces de sécurité à Homs (centre), un haut lieu de la contestation, selon l’OSDH.
De violents combats entre l’armée régulière et des déserteurs ont en outre fait une centaine de morts et de blessés mardi parmi les militaires dissidents dans cette même province d’Idleb, proche de la frontière turque, selon l’OSDH.
Il s’agit de l’une des plus meurtrières journées depuis le début de la révolte, à la mi-mars, contre le régime du président Bachar al-Assad alors que la Ligue arabe a annoncé mardi l’envoi d’observateurs jeudi en Syrie.
De leur côté, les monarchies du Golfe, à la pointe de l’initiative arabe pour la sortie de crise, ont exigé l’arrêt de la répression et la libération des détenus avant l’arrivée des observateurs.
« Une équipe dirigée par Samir Seif al-Yazal (assistant du secrétaire général, NDLR) se rendra à Damas jeudi », a déclaré au Caire Ahmed Ben Helli, le N.2 de la Ligue arabe.
A Washington, Victoria Nuland, la porte-parole du département d’Etat, a fourni quelques détails sur le déploiement des observateurs.
« Ce que nous avons compris, c’est que la Ligue arabe veut commencer à déployer ses observateurs d’ici la fin de la semaine dans au moins dix endroits en Syrie », a-t-elle dit.
Et que « lorsqu’elle aura fini ce déploiement », vers la mi-janvier selon elle, la Ligue « aura alors quelque 300 à 400 observateurs » en Syrie, a-t-elle ajouté, précisant que l’Union européenne fournirait « une aide technique ».
L’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch a appelé Damas à garantir « un accès total aux observateurs », alors que le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem avait expliqué lundi qu’ils pourraient « accéder aux points chauds mais pas aux points militaires sensibles ».
Selon une estimation de l’ONU, la répression a fait depuis la mi-mars plus de 5.000 morts en Syrie, où la révolte populaire est en train de se transformer en conflit armé, avec des affrontements entre soldats et déserteurs.