Le syndrome de l’immunodéficience acquise, plus connu sous son acronyme SIDA ou sida1, est l’ensemble de symptômes consécutifs à la destruction de plusieurs cellules du système immunitaire par un rétrovirus 2.
Le sida est en fait le dernier stade de l’infection par le virus et finit par la mort de l’organisme infecté, des suites de maladies opportunistes. Il est question de sidéen ou sidaïque pour désigner une personne malade du sida (au Canada, c’est le terme sidatique qui est utilisé). Il existe plusieurs rétrovirus responsables du sida, chacun infectant une espèce particulière. Le plus connu d’entre eux est le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) infectant l’Homme. Les autres virus sont, parmi d’autres, le VIS infectant les singes et le VIF pour le chat.
Trois modes de transmission ont été observés : par voie sexuelle, qui est le principal ; par voie sanguine : qui concerne particulièrement les utilisateurs de drogues injectables, les hémophiles, les transfusés et les professionnels de la santé ; de la mère à l’enfant : qui peut survenir in utero dans les dernières semaines de la grossesse, au moment de l’accouchement et de l’allaitement. Une pandémie s’est développée à partir de la fin des années 70, faisant de cette maladie un nouveau problème sanitaire mondial. La prévention, telle que l’usage du préservatif, constitue de loin la meilleure option, car il n’existe actuellement aucun vaccin permettant de se protéger du virus, et les traitements antiviraux disponibles actuellement ne permettent aucune guérison. Bien qu’ayant une certaine efficacité, ils ne peuvent que retarder la venue du stade sida, en ralentissant la prolifération du VIH au sein de l’organisme. De plus, ces thérapeutiques, coûteuses, ne sont facilement accessibles que dans les pays développés qui peuvent assurer la charge financière ; dans les pays en développement, plus de 95 % des patients ne bénéficient aujourd’hui d’aucun traitement efficace. C’est pour cette raison que l’Onu, à travers son programme Onusida, a fait de la lutte contre le sida une de ses priorités
Un malade guéri du sida donne espoir aux chercheurs
Timothy Brown est à l’heure actuelle un cas considéré comme unique. Il est le seul malade du sida à avoir guéri en 2007 à Berlin grâce à une greffe de cellules souches. Présenté comme « le patient de Berlin », Timothy Brown, de nationalité américaine, avait été déclaré séropositif en 1995. Sept ans plus tard, on lui diagnostiquait une leucémie. Pourtant, il s’est présenté mercredi dernier au 17e International symposium HIV & emerging infectious diseases (Isheid) qui a réuni près d’un millier de participants dont plus de 600 médecins virologues.
En effet, après avoir reçu, en 2007 à Berlin, une greffe de cellules souches, ce patient a guéri de la maladie et du SIDA. Après avoir raconté son parcours de souffrance et d’espoir jusqu’à la guérison il y à 5 ans, l’homme a reçu une standing ovation de la salle. Cité par l’AFP, il a néanmoins déclaré « mon rêve n’est pas d’être le premier homme qui vous dise je suis guéri mais de dire nous sommes guéris ». Le médecin qui a pris en charge M. Brown, Gero Hütter, hématologue à l’hôpital universitaire de la Charité de Berlin, a expliqué comment il avait mis en œuvre son traitement.
« L’idée de traiter les patients atteints du VIH avec une thérapie cellulaire est apparue dans les années 80 », mais elle « ne marchait pas », a relaté le médecin allemand. Avec Timothy Brown, le docteur a ainsi envisagé de chercher dans les donneurs de moelle quelqu’un qui soit porteur d’une mutation génétique propre à 1% de la population blanche. Cette mutation touche la « serrure » (le récepteur CCR5-d32) qui permet au virus d’infecter les lymphocytes CD4 immunisant ainsi les porteurs contre le VIH.
Difficulté de mettre
en place le traitement
Une fois les donneurs trouvés, Timothy Brown a ainsi reçu consécutivement deux greffes de moelle osseuse et les résultats se sont avérés spectaculaires : non seulement sa leucémie est vaincue mais, au bout de 600 jours, la charge virale est devenu indétectable, ce qui signe la disparition du virus. Un verdict qui n’a cessé d’être confirmé depuis. Mais le cas est unique, le Dr Gütter estime donc qu’il ne s’agit pour l’heure que d’une voie pour la recherche.
« Il n’y aurait pas assez de donneurs pour traiter » les 34 millions de malades de la planète, reconnaît-il. Lors de son intervention, Timothy a néanmoins tenu à souligner « l’enfer » de la thérapie : une complication neurologique a fortement affecté sa mémoire et son langage et le risque de mortalité est important. Un patient sur trois décède.
In Maxisciences