Je n’aimerais pas être à la place du joueur né en France, qui vient jouer en Algérie. Dans sa tête, il se dit : «Au moins là, je suis chez moi. On ne me traitera pas de sale Arabe. Je ne verrai plus les fascistes du FN, ni Sarkozy, ni les hypocrites». Il se cherche donc un agent et tombe sur un opportuniste qui lui dit de ne pas passer par les « rapaces » agréés par la FIFA. «T’inquiète, je viens de France comme toi, je te mettrai à l’USMA ou au Mouloudia, c’est pas un souci. Tu sais, ton niveau de National est bien meilleur que celui de la Ligue 1 au bled». Rassuré, le rêveur fait confiance et apprend plus tard qu’il est obligé de payer lui-même son billet. Question de nif, on lui fait passer les essais, et les négociations s’avèrent rudes avec le président. Le cousin de Paris lui murmure qu’il devra accepter l’offre, même si le montant est inférieur aux attentes. Il touchera un salaire légèrement plus haut que le SMIG en France, mais accepte quand même, dans l’espoir de prouver et renégocier en force le jour où il sera connu. Malheureusement pour lui, au bout de quelques matchs, il se blesse et se retrouve comme un pestiféré dans cette Algérie qu’il prenait pour le paradis. Le coup de grâce viendra d’un dirigeant du genre Omar Ghrib qui se met à le menacer et à l’insulter vulgairement pour lui signifier de libérer l’appartement dans lequel il a été installé. Le rêve se brise et la carrière du jeune «émigré» s’arrête brusquement. Il décide alors de rentrer chez lui… en France. A l’aéroport d’Alger, il repasse en boucle les cauchemars qu’il a vécus en Algérie et se demande enfin qui est le pire des deux : Sarkozy ou Ghrib ? Et dire que c’est une histoire vraie, les gars !
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