A chaque fois qu’un entraîneur étranger s’installe chez nous, il commence son discours en mettant l’accent sur le respect. Je n’ai jamais entendu Mourinho ou Guardiola évoquer ce point avec ses joueurs.
Là-haut, tout est clair et net… Par contre ici-bas dans les pénombres magmatiques, les qualités essentielles qu’on cherche chez un coach, c’est d’abord sa nationalité européenne, puis la force de son caractère. Que ce soit à la JSK, l’USMA, le MCA ou l’ESS, c’est toujours le charismatique qui est mis en avant. Cela, bien évidemment, dans le but de faire peur aux joueurs, tellement ils sont réputés «gâtés et indisciplinés». Rappelez-vous quand Hannachi avait fait signer Ighil. Il disait : «Au moins avec lui, aucun écart de conduite ne sera toléré». Malheureusement, quelques semaines plus tard, «l’ogre» a failli manger le maître… Pareil avec Halilhodzic. Bien qu’il n’ait pas (encore) mordu le maître, «el Ghoul» bosniaque a dû griffer un nombre impressionnant de cadres pour imposer le respect. Je me rappelle d’un entraîneur à l’ESS qui avait été boxé par un de ses joueurs devant tout le monde, mais une semaine après, il rentrait sur le terrain avec le brassard de capitaine. Dans cette histoire, c’est le joueur qui prend le rôle de «bourourou», puisque c’est lui qui s’est fait respecter… A peine arrivé au Mouloudia, Patrick Liewig menace, à son tour, de «ne pas respecter celui qui ne me respectera pas». Forcément, il a été briefé pour dire cela. Sinon, il aurait parlé d’abord du projet qu’il a pour le MCA et non des prévisions «bagarrologiques». Ce qu’il ne sait pas, le pauvre, c’est que la grande tempête ne viendra pas des joueurs, mais bien de ceux qui l’ont remonté contre eux.