Moi, quand je serai grand-mère, je raconterai aux miens d’abord que ça s’est passé un 1er Mai et que les pauvres joueurs étaient obligés de travailler. Je leur parlerai du but splendide de Hachoud, de ce légendaire second souffle des Sétifiens, du bonheur des supporteurs de l’Entente, mais surtout du sourire fier de Mohamed Benhammou, quand il a brandi la coupe.
Momo a dû repenser à toutes les galères qu’on lui a fait vivre un peu partout, depuis qu’il n’est plus chez les Verts. J’étais vraiment heureuse pour lui, car ce mec mérite beaucoup plus d’égards, tellement il a été grand dans son comportement, depuis qu’il a quitté le PSG pour un championnat d’Algérie des plus improbables. Je leur raconterai aussi le calme qui a régné avant, pendant et après cette finale 2012. Mais attention, je ne mentirai pas comme les anciens nous le font souvent, en leur disant que de notre temps, c’était «cool» et qu’il n’y avait pas autant de violence. Non, je leur dirai la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. Je vous le jure. Je leur dirai que si cette finale n’avait pas explosé comme les autres matchs de la saison, c’est parce qu’on n’a rien laissé au hasard. Tout le monde a rempli sa mission correctement. Que ce soit les services de sécurité, la FAF, la LNF et les deux clubs, tous ont été avertis des graves sanctions qu’ils pourraient encourir, en cas de dérapage. Je leur dirai enfin qu’à mon époque, on bossait mieux le 1er Mai en Algérie, en ajoutant que, si tout a été correct ce jour-là, c’est surtout, surtout parce que le président de la République était dans le stade. Ah, si monsieur Bouteflika pouvait nous faire l’honneur d’assister à tous les matchs de foot en Algérie…