Même avec les sourds, il vaut mieux avancer sans bruit… Si Belfodil ne s’était pas engagé ouvertement avec l’Algérie, il serait aujourd’hui en train de faire tranquillement son bonhomme de chemin avec Parme, sans que personne lui mette la pression pour jouer impérativement la CAN 2013. Mais à 20 ans, on n’est pas encore assez armé pour déjouer les pièges à loups. Du coup, il se retrouve avec un couteau de «bouchia» sous la gorge. Ce n’est pas facile de trancher une situation aussi délicate. Une double menace, venant simultanément d’Alger et de Parme. Soit il joue avec l’Algérie et il est certain de perdre sa place en club, soit il fait l’impasse sur la CAN et on lui fera regretter longtemps son «manque de sacrifice pour l’Algérie». Cela me fait rappeler feu Tahar Djaout et son dilemme sur la liberté d’expression. Pour Belfodil, l’analogie donnerait quelque chose
comme : «Si tu joues tu meurs, si tu ne joues pas, tu meurs. Alors, joue et meurs !» Mais avec qui ? Là est la question en fait ! Pas facile, car à son âge, ce n’est pas le bon moment pour mourir. Surtout pour un footballeur qui vient juste de réussir l’exploit d’arracher une place de titulaire en Série A. Que faire alors ? Je le sens vraiment dans la mélasse le pauvre Ishak. Avec un prénom comme le sien, cela s’apparente carrément à une épreuve de prophète. Il sent que dans les deux cas il sera perdant. C’est à en regretter même sa réussite précoce. A mon avis, le mieux à faire pour la FAF, c’est d’encourager les bonnes volontés comme Belfodil, en le laissant d’abord s’imposer en club. Surtout qu’il a bien pris le soin de concrétiser officiellement son engagement avec les Verts, avant de demander cette faveur. Rien que pour cette sincérité, on doit applaudir ce deal inavoué.