Suzanne au pays des merveilles : Eid Mubarak, Nasri

Suzanne au pays des merveilles : Eid Mubarak, Nasri

«Eid Mubarak» à tous les Musulmans du monde. Je vous l’écris à l’anglaise, comme l’a fait Samir Nasri, dimanche, après avoir marqué le but de la victoire de son équipe contre Southampton. C’était le jour de l’Aïd el fitr et le numéro 8 de Manchester City a eu la grandeur d’esprit de prévoir d’adresser ce message sympa à tous ses frères et sœurs musulmans à travers la planète. Sûr de son talent, il savait qu’il allait avoir l’occasion de l’exhiber à un moment ou un autre du match, pour faire plaisir aux siens. Je lui tire vraiment mon chapeau pour ce geste touchant et audacieux que d’autres, à sa place, n’auraient pas eu le courage de faire. Surtout dans son cas actuel qui le place parmi les plus haïs des médias français et leurs complices qui veulent sa peau. Nasri savait parfaitement que son geste pouvait augmenter la dose de haine chez ses ennemis de l’hexagone qui s’attendaient plutôt qu’il fasse profil bas, après l’été mouvementé qu’il a passé. Mais c’est méconnaître la force de caractère du Marseillais qui, en plus d’être algérien, est avant tout musulman et fier de l’être. C’est un message de liberté que Nasri a voulu transmettre à ses détracteurs en même temps. Leur dire que quoi qu’ils fassent pour le déstabiliser, il reste un homme heureux d’avoir des convictions. Celles d’être fier de porter le maillot français, tout en gardant une tendresse infinie pour l’Algérie. Comme en témoignent la photo prise avec un compatriote exhibant fièrement le drapeau algérien, lors de la finale de la Community Shield, gagnée contre Chelsea, où la vidéo montrant un fan qui lui demandait qui allait gagner le match Angleterre-Algérie de 2010. «C’est nous, bien sûr !», avait répété deux fois le franco-Algérien. Saha Aïdek Samir. On est fiers de toi, cousin.