Suspension du tirage et de la publicité à certains journaux, Grine évoque une «logique commerciale»

Suspension du tirage et de la publicité à certains journaux, Grine évoque une «logique commerciale»

Beaucoup de choses ont été dites, hier soir, par le ministre de la Communication Hamid Grine qui a été l’invité du forum du quotidien Liberté. Le ministre, qui a indiqué avoir une vision et une mission à réaliser, s’est longuement attardé sur le sujet lancinant de la professionnalisation de la presse à travers notamment la formation des journalistes.

« Les éditeurs de journaux sont tous d’accord pour consacrer 2% de leur chiffre d’affaires pour la formation des journalistes », a souligné Hamid Grine. L’hôte du forum est également revenu sur ses « chantiers » en cours notamment l’installation des autorités de régulation du secteur de l’audiovisuel, de le presse écrite, du conseil éthique de la déontologie ainsi que la commission chargée de la carte de presse. Dans la seconde phase, l’ancien journaliste de la chaine III compte également, sans de donner d’échéance, finaliser le projet de loi sur la publicité et les institutions de sondage. Le ministre prévoit également d’organiser le secteur relatif au métier de la communication notamment tout ce qui a trait aux agences de com. « Seuls les professionnels peuvent travailleur dans ce métier », a précisé le ministre qui compte mettre une batterie de mesures devant encadré la création des agences.

Par ailleurs, l’auteur d’une vingtaine de publications a été interpellé sur des questions différentes par les nombreux journalistes présents. Mais l’auteur de la Nuit du Henné a été franc et direct. Sur les journaux qui ne sont plus tirés, l’orateur a nié quiconque pression où chantage à l’adresse des éditeurs. « La suspension du tirage de certains journaux est un problème purement commercial », a insisté Hamid Grine qui ajoutera que la dette des journaux envers la société d’impression est de 100 milliards. « Nous sommes prêts à aider ces journaux à condition qu’ils paient une partie de leurs dettes », a ajouté le ministre qui admet que des responsables s’enrichissent davantage» alors que leurs « journaux s’endettent de plus en plus.

Et la publicité ? « C’est une affaire qui concerne l’ANEP », a dit le Ministre qui n’a pas encore ouvert ce chapitre. Pourquoi l’ANEP a arrêté de donner la pub à certains journaux ? « L’ANEP donne de la publicité selon certains critères. Quand ces critères ne sont pas réunis, elle est en droit de prendre les décisions qui lui semblent bonnes », s’est-il limité de dire rappelant, encore une fois, que les dossiers de l’ANEP et de la Publicité ne sont pas encore ouverts.

LG Algérie

S’agissant de la publicité donnée à des journaux qui ne sont jamais tirés, le ministre a en effet pris connaissance de ce phénomène. « On m’a informé sur deux cas », a révélé l’auteur du « Le Café de Gide ».

En répondant à une interrogation sur les télévisions privées qui activent illégalement en Algérie, Hamid Grine a révélé que sur 11 chaînes qui existent, 5 seulement ont été autorisées à travailler. «Nous avons mis en garde deux chaines pour avoir donné de fausses informations. S’elles refont la même pratique, nous allons les suspendre », a averti le ministre sur la ligne rouge à ne pas dépasser.

Dans l’écriture, Hamid Grine est le ministre le plus prolifique de la République. Il a en tout 18 livres. A ce propos, « la fonction de ministre prime sur la fonction d’écrivain ? »

« Je n’écris plus. Je n’ai pas de temps », a-t-il rétorqué. « Je devrai sortir un nouveau roman le mois de septembre prochain. Mais avec ma nouvelle nomination, je ne compte pas le publier, pour éviter des interprétations », a-t-il affirmé. « Ni temps ni l’énergie », est le titre du prochain livre de Hamid Grine.

Mahmoud Chaal