Suspension des crédits: Les transporteurs privés mécontents

Suspension des crédits: Les transporteurs privés mécontents

L’Etat ne veut pas revenir sur sa décision du suspendre les crédits sans intérêts destinés à la rénovation des bus des transporteurs privés. C’est M.Boucherit Abdelkader,président de l’organisation des transporteurs privés, qui l’a déclaré hier à un organe de presse nationale.

Cette attitude du gouvernement a un rapport direct, selon M.Boucherit, avec la situation financière que traverse l’Algérie en ce moment.Cette décision bien qu’elle ne soit pas définitive souligne Boucherit, ne sera pas pour autant de retour dans un futur proche. Pour M.Boucherit, qui ne cache pas son insatisfaction, cette décision est très désavantageuse pour les transporteurs privés qui, pour la majorité d’entre eux, ne peuvent pas se permettre l’achat de nouveaux véhicules.

Devant cette situation, fait remarquer M.Boucherit, beaucoup de transporteurs privés vont abandonner ce métier. Car, explique Boucherit, même l’option de demander des crédits sans intérêt auprès des banques pour l’achat de nouveaux bus n’est pas possible en Algérie. Quant à la formule de location-vente des bus qui reste disponible, celle-ci, souligne M.Boucherit, n’arrange pas du tout les transporteurs, en raison des taux très élevés des intérêts qu’elle génère.

Selon lui,60% des transporteurs privés ne peuvent pas la supporter. Cette décision, quand bien même elle concernerait en premier lieu les transporteurs, beaucoup d’usagers des transports publics ont appréhendé avec peur cette nouvelle. En effet, selon ces derniers, un bus de transport sans rénovation, est un danger certain pour les usagers. Cette lecture n’est pas partagée par tous.

Car, bien d’autres personnes trouvent cette mesurejudicieuse et importante et ce, dans la mesure où elle va pousser les conducteurs et les propriétaires de bus à être plus vigilants sur les routes pour ne pas causer de dégâts à leurs véhicules dont ils savent au préalable que ce seront eux qui vont supporter les frais de leur réparation.

Cela n’est pas tout à fait faux, soutiennent certains conducteurs, qui trouvent que l’Etat s’est complètement trompé, en décidant d’ouvrir le domaine du transport, en permettant à tout le monde de bénéficier des moyens de transport qu’offrent les dispositifs de l’Ansej et de la Cnac.

Cet avis est partagé également par beaucoup d’associations activant dans le domaine de la sensibilisation et la lutte contre le phénomène des accidents sur les routes, qui soulignons-le, figure parmi les premiers facteurs de la mortalité en Algérie.