Suscitée par Ould Kablia, Polémique sur le marché parallèle des devises

Suscitée par Ould Kablia, Polémique sur le marché parallèle des devises
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Le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, a estimé à propos du «change informel des devises en Algérie», que c’est «tout le monde qui trouve son compte dans cette affaire» d’autant plus, a-t-il ajouté, que «le change au niveau informel obéit aux fluctuations du marché». Il n’est pas écarté que l’APN interpelle le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Laksaci, sur cette question lors de son prochain passage au Parlement.

Le marché parallèle de la devise en Algérie est une réalité mais demeure visà- vis de la loi illégal. Cependant, dans sa guerre déclarée contre l’informel, le gouvernement Sellal ne s’attaque pas aux barons de la devise mais quand un membre de l’Exécutif dit publiquement qu’il n’y a pas de raison d’interdire cette activité, des interrogations s’imposent.

Il est à noter que selon des experts en économie et la finance, «le change non officiel de la devise facilite le blanchiment d’argent à grande échelle». Dans ce cadre, il n’est pas écarté que l’APN interpelle le gouverneur de la banque d’Algérie, Mohamed Lakscaci, sur ce marché lors de son prochain passage au Parlement pour présenter son rapport.

C’est ce qui a été indiqué hier par le président de la Commission des finances, Mahi Khelil. Samedi dernier, le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, a estimé en réponse sur le «change informel des devises en Algérie», que c’est «tout le monde qui trouve son compte dans cette affaire» d’autant plus, a-t-il ajouté, que «le change au niveau informel obéit aux fluctuations du marché».

LG Algérie

Devant les responsables locaux réunis avec la présence du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, il dira : «Je ne vois pas d’inconvénient à ce que le change informel soit supprimé ou laissé.

C’est une activité illégale certes, mais comme les intervenants sont identifiés, ils peuvent prémunir contre la fausse monnaie, en dinars ou en euros», a ajouté Ould Kablia. Enfin, il a indiqué que c’est «facile de le combattre car les intervenants dans ce circuit sont connus et identifiés», qualifiant, par ailleurs le problème de «mineur».

Cet avis de ministre de l’Intérieur n’est pas partagé par le président de la Commission des finances et du budget de l’APN, Mahi Khelil, qui a déclaré hier «tout ce qui n’est pas légal doit être interdit». S’exprimant sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, ce parlementaire a souligné : «Un arsenal juridique existe pour lutter contre le blanchiment d’argent.

Aux services concernés d’appliquer ces textes», a expliqué Mahi Khelil. S’agissant du rôle du Parlement notamment le contrôle de l’action du gouvernement et les dépenses publiques, M. Khelil a indiqué que lors de la précédente législature, des ministres ont été interpellés pour que les erreurs relevées par la Cour des comptes «ne se reproduisent plus», a-t-il dit.

Il est à noter qu’en matière de législation, il y a eu «l’instruction 08/96» datant du 18 décembre 1996, qui fixe les modalités d’ouverture de bureaux de change. A cet effet, cette instruction dispose que «la Banque d’Algérie donne son autorisation à l’ouverture d’un bureau de change après étude de dossier ».

Par ailleurs, «les bureaux de change peuvent effectuer des opérations d’achat et de vente, contre monnaie nationale, devises et chèques de voyage libellés en monnaie étrangère librement convertibles auprès des non-résidents ». Selon la même instruction «les bureaux de change, selon les dispositions de l’instruction, sont soumis à l’obligation d’afficher les cours des monnaies qu’ils échangent.

Ils sont autorisés à percevoir, comme il se fait un peu partout, une commission sur les transactions qu’ils effectuent et les oblige également à afficher le taux de la commission». De leur coté, «les banques et les établissements financiers sont aussi autorisés à créer des bureaux de change ». Il est à rappeler que l’instruction de 1996 a été complétée en mars 97, laquelle autorise le traitement des opérations du commerce extérieur et le change manuel de devises.

Sur le terrain, le marché parallèle de la devise ou bien le Square Port Saïd, le taux de change pratiqué est plus élevé que celui proposé par les banques; d’ailleurs celles-ci proposent à environ «100 DA la vente ou l’achat d’un euro, alors qu’au Square Port Saïd, le taux est à 150 DA pour un euro» nous dira un fidèle du marché informel de la devise, donc, on ignore à qui profite réellement cette activité «illégale ».

N. C.