Dans le cadre des préparatifs des législatives du 10 mai prochain, «des sous-commissions dépendant de la commission nationale de supervision des élections législatives seront installées à Paris, Marseille, Tunis et Washington.» C’est la nouveauté annoncée hier par M. Halim Benatallah, secrétaire d’Etat chargé de la Communauté nationale établie à l’étranger.
S’exprimant lors d’un point de presse tenue au siège du département des Affaires étrangères, il a déclaré qu’en prévision de ce rendez-vous, «988.229 électeurs de la communauté nationale établie à l’étranger sont inscrits, dont 80% se trouvent en France.» M. Benatallah regrette, toutefois, le refus exprimé par le gouvernement canadien de permettre la tenue d’élections législatives sur son territoire, suite à une décision prise au mois d’octobre dernier. Le motif avancé par les autorités canadiennes ne convainc pas l’Algérie : les candidats «ne sont pas autorisés à mener campagne.» Pour le conférencier, le vote au niveau des consulats et ambassades comme l’a proposé l’Algérie, «ne réduit en aucun cas la souveraineté canadienne.» Et d’ajouter : «C’est au Canada de respecter la souveraineté algérienne.»
Sur sa lancée, il indique que «les négociations sont toujours en cours avec la partie canadienne pour la mener à changer de position et faire preuve de compréhension, surtout que ce pays souhaite participer en tant qu’observateur lors du prochain scrutin. Il faut rester sur la même dynamique et de notre côté, on attend une réponse définitive.»
Interrogé sur l’éventuel maintien de décision canadienne, M. Benatallah rassure que des alternatives, déjà à l’étude, seront mises en œuvre. Et d’estimer le nombre des électeurs algériens établis au Canada à 18.000.

Le conférencier annoncera qu’une nouvelle réorganisation des zones géographiques est instituée pour ce scrutin avec la mise en place de «4 zones disposant chacune de deux sièges au Parlement», précise M. Benatallah. A quoi est dû ce changement ? Explicite, le conférencier indique que «cela a été imposé par l’obligation d’une mise en œuvre conforme à la nouvelle loi sur l’élargissement de la représentativité des femmes au niveau des assemblées élues.» A propos du contrôle de ces joutes électorales, «des responsables des départements des Affaires étrangères et de l’Intérieur seront envoyés la semaine prochaine dans les différents pays où résident des Algériens», ainsi si toutes les dispositions ont été prises pour permettre à la communauté nationale établie à l’étranger de voter dans de bonnes conditions, le conférencier annoncera que s’agissant de l’organisation du prochain scrutin en Algérie, celui-ci verra la participation massive d’observateurs étrangers «n’ayant conditionné leur venue que par la libre circulation des personnes et de l’information.» Selon les premières estimations, ajoute le conférencier, 120 observateurs sont issus de l’Union européenne, 200 de l’Union africaine et 100 de la Ligue arabe, auxquels s’ajoutent des observateurs, dont le nombre n’est pas encore déterminé, de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), de l’ONU, de la fondation Carter. Aussi, les pays comme le Canada, la Norvège et la Suisse devraient également envoyer des observateurs qui intégreront la délégation de l’UE.
Fouad IRNATENE
Passeport biométrique et visa
Quant à la délivrance du passeport biométrique, M. Benatallah relève «quelques lacunes recensées jusque-là.» Cependant, des responsables du ministère de l’Intérieur ont décidé de faciliter la tâche à «notre communauté pour l’acquisition du document 12S via Internet.» Explicite, il dira : «C’est la meilleure et la plus moderne des formalités.» A propos des facilités administratives accordées aux ressortissants algériens établis à l’étranger, M. Benatallah indique que les préinscriptions au niveau des consulats «ne nécessitent plus beaucoup de temps comme cela était le cas auparavant.»
D’autre part, l’Algérie a entamé les négociations à même de faciliter l’obtention du visa. «On a démarré de façon positive avec l’Italie et l’Espagne. Puis, pour des changements politiques, tout a été arrêté», regrette le secrétaire d’Etat chargé de la Communauté nationale établie à l’étranger. Enchaînant, il dira que l’Algérie attend de ces deux pays d’Europe qu’ils poursuivent les négociations. Selon lui, d’autres dossiers comme celui de la Grande-Bretagne et de la Belgique, sont sur la table. Sur la décision de l’Italie qui convoque, après son retour, tout détenteur de visas à se présenter à l’ambassade pour un cachet supplémentaire, M. Benatallah rassure : « Si c’est pour maîtriser l’émigration clandestine, je confirme que l’Algérie a ses méthodes et mécanismes.»
F. I.
Cinquantenaire de l’indépendance
Evoquant le cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie, une activité intense se prépare pour la communauté nationale établie à l’étranger, a-t-il précisé. Outre les colloques, la transmission de films et de documentaires, «pas moins de 400 activités culturelles, dont 70% en France, sont au programme pour célébrer l’évènement», souligne l’orateur. Une activité spéciale, poursuit-il, aura lieu à l’amirauté d’Evian où une grande rue sera, à partir de cette date, baptisée «avenue des Accords d’Evian.» Plus loin, le conférencier a souligné que 5.000 accords, inhérents au transfert des dépouilles, ont été signés avec des individus et associations et qu’un nouveau site électronique a été récemment lancé. «C’est un domaine de concurrence. La SAA est appelée à redoubler d’efforts», poursuit l’orateur. Interrogé sur la loi faisant l’apologie des harkis, le conférencier répondra : «C’est un débat franco-français qui s’inscrit dans un contexte particulier et l’Algérie ne veut y rentrer.»
F. I.