Dans l’attente de la promulgation prochaine des prérogatives de la commission nationale de surveillance des élections législatives, le discours des partis politiques met l’accent sur l’importance d’une élection transparente.
Cette préoccupation que les chefs de partis exposent depuis la tenue en juin dernier des consultations politiques prend à mesure que l’on se rapproche de la date de cette échéance des proportions telles qu’il leur est difficile de l’évacuer des discours tenus lors des différents meetings préélectoraux organisés ces derniers temps.
Il faut dire aussi que l’enjeu en vaut la chandelle. La certitude d’une élection transparente est une garantie importante pour les compétiteurs, d’où du reste le fait qu’elle soit posée comme une condition sine qua non pour la réussite de ce rendez-vous électoral, et, partant, pour tout le processus de réformes politiques engagées par le Président de la République. M. Bouteflika, anticipant sur la crainte, que les partis n’ont pas manqué d’exprimer après, lors du Conseil des ministres de décembre dernier, annonce toute une batterie de mesures à prendre par le département de Ould Kablia en vue d’ôter définitivement toute inquiétude, légitime au demeurant, que les partis auraient pu avoir quant à la neutralité de l’administration lors du déroulement du scrutin. Instruction du reste a été donnée pour adresser des invitations à tous les organismes internationaux en vue d’envoyer des observateurs pour la supervision du processus électoral. Il a été également décidé d’associer les magistrats. Un récent séminaire a été organisé à l’effet de les sensibiliser sur l’importance de leur tâche et de la mission qui leur a été dévolue, mais ces mesures prises sont différemment appréciées par les partis en lice. Alors que d’aucuns ont vu d’un bon œil la venue d’observateurs étrangers, d’autres y sont totalement opposés.
Cette même divergence apparait entre les mêmes acteurs sur le rôle de la commission nationale des magistrats pour la supervision des prochaines législatives. Il semble que le fait que les prérogatives de celle-ci ne sont pas fixées par la nouvelle loi électorale adoptée récemment par les deux chambres du Parlement, mais prévues dans les textes d’application promulgués prochainement ajoute à cette divergence des points de vue. Selon des opinions recueillies par l’APS, cette divergence se traduit par des positions divisées sur les prérogatives à accorder à cette commission en matière de supervision et de surveillance de l’opération électorale. Certains estiment que le fait d’associer les représentants des partis et des candidats indépendants à la commission nationale des magistrats fera que les décisions qui seront prises par la commission plus soient « crédibles et transparentes ». Et ce, d’autant que cette commission risque d’être chargée de l’examen des éventuels recours qu’introduiront les partis et les indépendants avant l’annonce des résultats.
D’autres pensent important que soient attribuées à la commission nationale des magistrats des «prérogatives claires» en vue de lever toute ambiguïté sur son rôle, avant durant et après le déroulement du scrutin.
Autant dire donc que la promulgation prochaine des textes d’application qui définiront les prérogatives de cette commission contribuera à rassurer les partis quant à la détermination de l’Etat à ce que cette commission et tous ceux qui en amont ou en aval ont la charge de veiller au bon déroulement du scrutin s’acquittent pleinement de leur mission dans la stricte neutralité qui est attendue d’eux.
Une délégation européenne depuis hier à Alger
Une délégation du service européen d’action externe, composée de fonctionnaires et d’experts, est arrivée, hier, après-midi, à Alger, dans le cadre de l’évaluation des conditions de déploiement d’une mission d’observateurs des prochaines élections législatives en Algérie. Dans une déclaration à l’APS, M. Amar Bellani, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a indiqué que cette délégation aura, durant son séjour, une série d’entretiens avec des représentants de différentes institutions publiques, ainsi qu’avec ceux de partis politiques et de la société civile.