Surcharge des classes,une rentrée scolaire sous tension

Surcharge des classes,une rentrée scolaire sous tension

La moyenne actuelle est de 45 élèves par classe

La prochaine rentrée scolaire sera de nouveau confrontée à la surcharge des classes.

Le secteur de l’éducation en Algérie souffre depuis longtemps d’un manque de prévisions. Cette absence de vision se traduit par l’absence de statistiques en termes d’évolution de la population et l’absence d’une stratégie dans la réalisation de nouvelles structures. Ainsi, plusieurs écoles sont construites d’une façon anarchique, puisque dans des cités nouvellement réalisées, les infrastructures scolaires sont inexistantes. Par ailleurs, dans plusieurs localités de Kabylie, des écoles sont carrément fermées ou transformées en abris pour les sinistrés.

A cet effet, la prochaine rentrée scolaire subira une grande crise en termes de surcharge des classes. Selon les représentants des syndicats de l’éducation, le cycle secondaire et les classes de première année moyenne seront les plus affectés, sachant que la moyenne actuelle est de 45 élèves par classe. Certes, cette moyenne n’est pas uniforme, elle a dépassé les 51 élèves dans certaines wilayas. Ainsi, l’Algérie a dépassé la norme mondiale fixée par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) recommandant 25 élèves par classe.

Lors de la réunion consacrée à la concertation avec les syndicats relevant du secteur, en prévision de la prochaine rentrée scolaire, le ministre de l’Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a reconnu ce sérieux problème, tout en le justifiant par le passage des élèves ayant achevé le cycle moyen de l’ancien système et ceux du nouveau. Ce qui se répercute négativement sur le niveau des élèves. Selon les statistiques avancées récemment par le secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de l’éducation (Snte), M.Abdelkrim Boudjnah, «entre 60% et 70% des élèves refont la première année moyenne».

Pour lui, la grande faute du ministère de l’Education nationale est de réduire le cycle primaire à cinq ans tout en éliminant la sixième année sans prendre en compte ni les capacités des infrastructures existantes ni le niveau des élèves.

Ainsi, il a appelé à revoir le contenu de cet important examen. Pour faire face à cette situation, des solutions provisoires ont été mises en oeuvre, afin de résorber le problème de surcharge, notamment dans les classes de première année secondaire.

Benbouzid a annoncé que «les CEM nouvellement bâtis seront mis à contribution jusqu’à la finalisation des 140 nouveaux lycées prévus en décembre». «Cette rentrée connaîtra l’extension des salles de cours au niveau de certains lycées pour en augmenter la capacité d’accueil outre, la transformation de certaines structures en salle de cours à titre provisoire», a-t-il ajouté.

D’autre part, le Syndicat national des travailleurs de l’éducation (Snte) et la Fédération nationale des travailleurs de l’éducation (Fnte) ont proposé la réduction de la moyenne de passage en classe de deuxième année secondaire à 9,5/20 au lieu de 10 pour alléger la charge sur les classes de première année secondaire.

On s’interroge, s’il est vraiment possible de résorber le problème de surcharge des classes en procédant à ces solutions provisoires, et jusqu’à quand? Peut-on pallier la surcharge des classes sans prendre en compte le niveau scolaire des élèves?