Surcharge des classes, manque d’établissements et d’enseignants L’héritage de Benbouzid !

Surcharge des classes, manque d’établissements et d’enseignants L’héritage de Benbouzid !
surcharge-des-classes-manque-detablissements-et-denseignants-lheritage-de-benbouzid.jpg

Pointé du doigt comme premier responsable de l’échec du système éducatif, l’auteur des «réformes ratées», Boubekeur Benbouzid, laisse encore ses traces. Surcharge des classes, manque d’enseignants ou encore un niveau éducatif au plus bas, ce à quoi le nouveau ministre de l’éducation, Abdelatif Baba Ahmed est convié à gérer.

En effet, le secteur de l’éducation était l’un des secteurs les plus controversés du temps du gouvernement Ouyahia. Avec tous les problèmes résultant de la politique de Benbouzid qui privilégie la quantité au détriment de la qualité, le nouveau ministre, Baba Ahmed, est aujourd’hui confronté à un héritage «empoisonné».

D’ores et déjà, les membres du Syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE) tirent la sonnette d’alarme et dénoncent les lots de problèmes pédagogiques et socioprofessionnels qui touchent ce secteur.

C’est dans ce contexte que, les membres du (SNTE) ont animé hier une conférence de presse au bureau de la wilaya d’Alger à l’école primaire, d’Aïssat Idir, place 1er mai. Lors de cette sortie médiatique, les syndicalistes ont clairement affiché leur mécontentement par rapport aux dernières déclarations du ministre de l’Éducation Abdelatif Baba Ahmed, relatives au problème de surcharge des classes au niveau des établissements secondaires.

« Les assurances du ministre et les solutions provisoires ne sont pas une bonne solution pour résoudre le manque constaté en matière d’infrastructures scolaires », juge le porte parole du SNTE, Hakim Aït Hammouda.

Ce dernier a regretté que « le recours à des solutions provisoires pour régler un problème qui ne date pas d’aujourd’hui montre bien l’absence de prévisions de la part des responsables du secteur ». Il a ajouté que «cela prouve leur insouciance de la situation ».

Selon lui, «procéder à l’extension des classes veut dire recevoir le maximum d’élèves dans une classe», ce qui va compliquer davantage la situation au lieu d’y remédier. Ainsi, ajoute-t-il, «les classes supportent environ 45 élèves». De plus, Aït Hammouda a soulevé le problème du sureffectif qui touche notamment les lycées avec l’arrivée de deux promotions d’élèves, à savoir ceux de 5e année primaire et ceux de l’ex-6ème.

Une situation qui ne sera pas sans conséquences selon lui. Parmi celles-ci, il a cité : la violence en milieu scolaire qui risque de prendre de l’ampleur cette année. Ce phénomène qui est en recrudescence sera, selon notre interlocuteur, marqué par des scènes de violences physiques qui auront des répercussions négatives à la fois sur l’enseignant et sur l’élève.

Ainsi donc, c’est tout le système éducatif qui sera menacé. Par ailleurs, le conférencier n’a pas manqué d’évoquer les wilayas qui subiront plus lourdement les conséquences de cette surcharge dont Biskra, Batna et Djelfa, en raison de la carence énorme en matière de structures appropriées. «Nous avons des classes de 45 à 50 élèves dans ces wilayas», a-t-il estimé.

Ainsi, a-t-il déploré, «les classes dans ces wilayas seront submergées». Dénonçant le retard accusé dans la réalisation des structures scolaires, Aït Hammouda a expliqué cet état de fait par le manque de stratégie et de vision à long terme.

Pour appuyer ses dires, le porte-parole du SNTE revient sur l’historique du projet de réalisation d’environ 600 lycées qui, selon lui, remonte à 2003. Ces structures qui devaient être réceptionnées au bout de trois ans sont toujours en chantier.

Mais la question qui se pose, selon lui, est : qui est le responsable de ce retard ? Aït Hammouda a indiqué que les projets qui sont toujours à la traîne concernent «500 unités pour le secondaire, 445 unités pour le moyen et 1 661 pour le primaire».

Dans un autre volet, suite à tous les dysfonctionnements qui existent dans le secteur de l’éducation, les membres du SNTE exigent la venue d’une commission d’enquête ministérielle, principale revendication, pour faire toute la lumière sur certaines décisions prises par le directeur de l’éducation. Ce dernier, rappelons-le, a mis fin aux fonctions de plusieurs responsables, qui ont rejoint leurs postes d’origine d’enseignant.

«Le syndicat refuse la politique adoptée par le directeur de l’éducation dans la gestion des affaires du secteur au niveau de la wilaya, en dehors du cadre réglementaire et des directives ministérielles » déclare Aït Hammouda, avant d’ajouter, «le document fait état de manoeuvres tendant à liquider les travailleurs appartenant à des organisations syndicales, qui se sont dressés contre ses décisions douteuses au service des personnes influentes».

En outre, les syndicalistes du SNTE dénoncent le refus des promotions à ceux qui répondent aux critères sans aucune justification objective, sinon par le fait qu’ils sont syndicalistes. Ainsi, face au silence observé par les parties concernées sur ce contentieux qui date du 15 juillet dernier, le conseil syndical a décidé de passer à l’action.