Finalement, Rafik Halliche, le défenseur central des Verts, a dû déclarer forfait en raison de sa blessure aux ischio-jambiers qu’il traîne depuis près de trois semaines. L’actuel sociétaire de l’Académica Coimbra, et comme révélé par nos soins, a effectué des examens médicaux aussitôt après son arrivée au Centre technique national de Sidi Moussa, et ces derniers ont montré que le joueur n’est pas encore totalement rétabli et que, par conséquent, il était risqué de le faire jouer face à la Libye. Pour le remplacer, le sélectionneur national, Vahid Halilhodzic, n’a pas trop tergiversé, puisqu’il a immédiatement rappelé l’autre défenseur central, Ismaïl Bouzid, qui a rejoint dans l’après-midi de lundi le lieu de regroupement des Verts, et a pris part à la séance de décrassage qui y était programmée. La convocation de Bouzid en a, faut-il le dire, surpris plus d’un. Beaucoup d’observateurs et autres spécialistes n’ont pas compris le choix du coach de rappeler l’ancien sociétaire de Béniyas, lui qui accuse un retard considérable sur le plan physique. Il faut souligner que Bouzid se trouvait jusqu’à mercredi dernier (il a opté pour l’USMA) sans club depuis le mois de mai passé. L’on s’interroge sur les raisons et surtout sur les critères qui ont fait qu’Halilhodzic ait opté pour ce défenseur et pas un autre. Une situation qui n’est pas nouvelle chez les Verts, puisque voilà maintenant quelques mois que le technicien bosnien fait appel à des joueurs non compétitifs.
Aucun match, depuis juin dernier, pour Ismaïl
Après une expérience de six mois en Grèce, à Pas Gianina, Bouzid avait intégré les rangs du club émirati de Béniyas en janvier 2012. Six mois plus tard, le joueur le quitte, suite à un désaccord avec ses dirigeants sur la prolongation du contrat. Dès lors, l’ancien Mouloudéen s’est lancé à la recherche d’un nouveau club, en vain. Il restera sans, jusqu’à ce qu’il trouve un accord avec les dirigeants de l’USMA. Durant ce temps-là, cet élément s’entraînait en solo, sans faire de préparation d’intersaison digne de ce nom, et sans, évidemment, jouer le moindre match. A cet effet, le dernier match officiel de Bouzid remonte au 10 juin dernier face au Mali au Burkina Faso. Ce jour-là, il a été aligné au poste d’arrière droit.
5 mois éloigné de la compétition officielle, il est clair que le joueur n’est pas du tout prêt pour affronter la Libye, ni même d’ailleurs, à suivre la cadence des entraînements avec le reste de ses coéquipiers. Le plus judicieux aurait été de laisser le joueur à la disposition de son nouveau club, pour qu’il puisse suivre un programme d’entraînement spécifique de deux ou trois semaines, avant de faire son come-back.
«Celui qui ne joue pas en club, qu’il oublie la sélection», répétait pourtant Halilhodzic
Tout de suite après sa nomination à la tête des Verts le 1er juillet 2011, Vahid Halilhodzic, et lors de son premier point de presse, tenu trois jours plus tard, avait affirmé haut et fort que les choses en sélection allaient dorénavant changer et que les mauvaises habitudes allaient disparaître. Il avait assuré que «seuls les meilleurs joueurs seront convoqués », et qu’il n’y aura plus de place «aux sentiments». Pour lui, «un joueur, qui ne joue pas régulièrement dans son club, ne pourra plus prétendre faire partie de la sélection». Un discours que le Bosnien a répété et répété durant plusieurs mois, avant de faire machine arrière ces dernières semaines et reprendre les veilles habitudes de l’ancien sélectionneur, Rabah Sâadane. Et les exemples ne manquent pas. Uniquement sur cette dernière liste retenue pour la Libye, on y retrouve des cas, qui, à un certain moment, posaient problème, mais, depuis, la situation a, semble-t-il, littéralement changé. Un Raïs Mbolhi, reversé avec l’équipe réserve de Krylia Sovetov Samara depuis juillet, reste toujours numéro 1 en sélection. Zemmamouche, qui a perdu sa place à l’USMA au profit d’un gardien inexpérimenté, est toujours convoqué. Les Cadamuro, Halliche et même Boudebouz figurent parmi les appelés, malgré un manque de temps de jeu criant depuis le début de saison (notamment pour les deux premiers cités).
Halilhodzic pourra toujours s’expliquer, et donner ses arguments, mais reste que cette nouvelle donne le met quelque peu dans l’embarras, notamment envers les joueurs qui affichent la forme et qui ne sont jamais convoqués. On citera, entre autres, Abdoun ou même Ziani.
N’y a-t-il pas de bons défenseurs centraux en Algérie ?
C’est la question qu’un internaute a posée sur notre page facebook, lui qui se demande, à l’instar des Algériens, pourquoi Halilhodzic a fait appel à Bouzid, au lieu d’un autre axial qui se produit dans un des clubs du pays. Un Khoualed ou un Mellouli par exemple, qui enchaînent tout deux les bonnes performances en ce début de saison avec leurs clubs respectifs, auraient mérité l’attention du coach.