«Sur orientation du Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, le gouvernement a récemment décidé de confier la gestion du trafic des poids lourds au secteur des travaux publics.
Un dossier lourd sur lequel nous nous penchons actuellement », c’est la déclaration faite hier par M. Amar Ghoul, ministre des Travaux publics en marge d’une visite sur les chantiers d’Alger.
Quel est donc cette nouvelle mission sachant que c’est aux services de sécurité (police et gendarmerie) d’asseoir les règles d’organisation du trafic ? Le secteur des travaux publics sera, en fait, mis à contribution dans l’organisation du trafic « et ce, en coordination avec les services de la gendarmerie et ceux de la police nationales », explique M. Ghoul.
Son département sera appelé à réviser la réglementation de manière à réguler la circulation des engins et véhicules de transport de marchandises « nos spécialistes planchent sérieusement sur l’amélioration de cette réglementation », dira-t-il. Aussi, les services des travaux publics vont désormais consacrer une ligne, à l’extrême droite des autoroutes, pour le passage des camions et installer une signalisation à même de séparer le flux des poids lourds de ceux des véhicules légers
. Pour Amar Ghoul, cette mission est loin d’être une mince affaire car « nous sommes appelés à discipliner la circulation à travers de nouveaux réflexes et un comportement responsable sur la route ».
Les poids lourds constituent réellement une menace sur la route. Si, de surcroît, ils sont conduits par des personnes âgées ils deviennent une machine à tuer.
Ils sont à l’origine de 30 % des accidents de la circulation routière et plus souvent ce sont des accidents mortels qui occasionnent des dégâts humains et matériels importants. Le ministère des Transports a déjà imposé des « mouchards » pour contrôler la circulation des poids lourds. Mais en vain. Les camions tuent et dérangent les automobilistes avec une conduite irresponsables. Le ministère des Travaux publics pense que ce phénomène sera certainement réduit avec l’organisation du trafic et la création de la ligne spécifique au déplacement des camions.
La qualité des routes et autoroutes sont de ce fait protégées sachant que l’essentiel des routes détériorées enregistre un passage fréquent des camions et bus. Le cas de la RN24 et de la RN36 est édifiant ! Hier, M. Ghoul a exposé aux journalistes qui l’accompagnaient dans une visite de travail à Alger cette nouvelle ligne qui sera, pour la première fois, tracée au niveau de la voie express Ain Benian-Boufarik « ce sera une première en Algérie mais nous la généraliserons graduellement sur l’ensemble des autoroutes qu’elles soient nouvelles ou anciennes », expliquera-t-il.
La voie express Aïn Benian-Boufarik s’étend, pour rappel, sur 56 km. Elle représente, selon le ministre, l’une des priorités de son secteur et couvre pas moins de 16 ouvrages d’art.
L’axe principal s’étale sur 22 km avec pas moins de 44 km d’échangeurs assurant son raccordement aux routes et localités voisines. Le ministre des Travaux publics a procédé à l’ouverture de deux ouvrages importants de ce chantier. Il a mis en circulation le tunnel Les Dunes (RN11) de Ain Benian et 7 km entre Ouled Fayet et Baba Hassen.
Le premier assure une jonction directe entre la RN11 (récemment dédoublée entre Ain Benian et Staouëli) et la RN36 qui connaît un trafic bien dense notamment en cette saison estivale. Le ministre annonce par ailleurs qu’une nouvelle route reliant Bouchaoui à Ouled Fayet sera mise en chantier. Cette liaison en 2 fois 2 voies évitera aux automobilistes de faire le détour par Chéraga.
Quant au second projet visité, il concerne la réalisation du grand viaduc Oulmane Khelifa aux Anasser, qui assurera le lien entre la commune d’El Madania vers Kouba et ses environs, ainsi qu’un accès direct en direction du nouveau siège du ministère des Affaires étrangères. Le tablier étant totalement dressé, il est prévu l’ouverture dans 15 jours d’un seul axe en attendant l’achèvement total du chantier.
A. Fadila