Sur ordre des services métrologiques: Le « Tassili » interdit des marchés d’Oran

Sur ordre des services métrologiques:  Le « Tassili » interdit des marchés d’Oran

Outre son interdiction, le Tassili sera saisi dès qu’il sera repéré dans les marchés.

Le Tassili vient d’être frappé d’interdiction de «navigation» dans la wilaya d’Oran. Une telle mesure vient d’être décidée par les services métrologiques en large collaboration avec les services du commerce de la wilaya d’Oran. Il ne s’agit pas du paquebot géant algérien Le Tassili exploité par la grande entreprise algérienne de transport maritime qui assume légalement la traversée méditerranéenne en liant les ports algériens au port français de Marseille.

Le nouveau Tassili est une balance électronique fabriquée frauduleusement à l’est du pays sillonnant illégalement toute l’Algérie, avant de s’installer définitivement dans les marchés de détail. Cette balance, faisant l’objet de recherches, ne répond à aucune norme réglementaire, notamment en matière de pesage. Bien mieux, ce petit joujou aux inscriptions attirantes n’est pas inscrit dans la liste des objets à soumettre au contrôle de conformité devant être effectué par les services métrologiques avant que l’autorisation de sa commercialisation ne soit accordée à son concepteur. Outre son interdiction décidée, sa saisie suivra dès que ce petit appareil aux couleurs clignotantes sera repéré dans les marchés et commerces des villes et localités de la wilaya d’Oran.

A cet effet, des brigades mixtes, composées des cadres des services métrologiques et ceux de la direction du commerce, viennent d’être mises en place. Rien ne va bien. Du moins en ce qui concerne les machines dimensionnelles ou encore celles destinées au pesage des poids.

La ville d’Oran est irréfutablement infectée par l’incurable pathologie du siècle, la tricherie de tout acabit. Cette gangrène qui continue à prendre de l’ampleur dans l’ensemble des domaines commerciaux, s’est métastasée pour ravager le secteur des transports et très précisément celui des taxis.

Dans un passé récent, la tricherie a été généralisée avant qu’elle ne soit stoppée un tant soit peu à la faveur de la sortie impitoyable des services métrologiques. «Des tests opérés sur environ 6000 taxis ont révélé que près de 200 d’entre eux exercent en violation de la réglementation»,a-t-on affirmé expliquant que «des compteurs de kilométrage ont été combinés illégalement, de manière à hausser les tarifications des courses». «Des mesures appropriées ont été prises sur le champ contre les faussaires.»

Ces derniers ont, selon les mêmes sources, été poursuivis en justice, en plus des lourdes sanctions dont des amendes qui leur ont été infligées. On ne badine plus avec les appareils de pesage ni avec les appareils de kilométrage, semblent vouloir dire nos sources.

«Des licences d’exploitation seront retirées aux chauffeurs de taxi dès qu’il seront pris la main dans le sac», a-t-on indiqué au niveau des services de la métrologie de la wilaya d’Oran qui, en dépit du peu de moyens dont ils disposent, continuent à se battre contre vents et marées en assurant leur présence un peu partout dans les lieux susceptibles d’abriter les foyers de tricheries commerciales comme les marchés de viandes, de fruits et légumes.

«Certes, nous opérons par des sorties périodiques, mais il faut tout de même avouer que le mal qui nécessite un traitement de choc est présent un peu partout dans les marchés et les commerces», a-t-on expliqué, ajoutant que «cela s’est intensifié vu que les moyens humains en charge de lutter contre la tricherie commerciale continuent à faire cruellement défaut». Ce n’est là qu’un petit échantillon d’un trafic, certes difficile à remonter, mais qui s’exerce au su et au vu de tout le monde.

Les Oranais ne cessent de crier à l’arnaque, cette autre gangrène qui prend des courbes phénoménales, notamment dans les boucheries, alimentation générale et les marchés des fruits et légumes.

S’approvisionner dans le marché de la Bastille ou encore à El Hamri est synonyme d’une arnaque merveilleusement coordonnée par le commerçant, le chaland sait à l’avance qu’il ne bénéficie pas entièrement de la commande faite, étant donné que les balances sont falsifiées. A qui se plaindre?

Les consommateurs continuent de prendre leur mal en patience faute d’interlocuteur officiel pouvant récolter les doléances des consommateurs. Aussi, les grands moyens devant être mis à la disposition du peu de personnel mobilisé pour lutter contre toutes formes de tricherie commerciale, continuent à faire défaut.