Sur le pouvoir d’achat et la production nationale, Sidi Saïd reste intraitable

Sur le pouvoir d’achat et la production nationale, Sidi Saïd reste intraitable
sur-le-pouvoir-dachat-et-la-production-nationale-sidi-said-reste-intraitable.jpg

«Hisser notre pays parmi les plus attractifs en matière d’investissement»

Cette montée au créneau du patron de la Centrale syndicale a lieu alors que le taux d’inflation atteint de vertigineux sommets.

Le secrétaire général de l’Ugta est intraitable sur deux questions qu’il entend défendre âprement durant la tripartite dont les travaux s’ouvriront demain à Djenane El Mithaq en présence du Premier ministre.

Il s’agit du pouvoir d’achat des Algériens et la réhabilitation de la production nationale.

Cette montée au créneau du patron de la Centrale syndicale a lieu alors que le taux d’inflation atteint de vertigineux sommets et que les indicateurs nationaux et internationaux accablent le domaine industriel algérien, qu’ils affligent d’une «position des plus négatives». Désormais, l’Ugta, en prévision de l’imminente tripartite compte attirer l’attention du gouvernement sur ces deux aspects déterminants pour le développement économique.

Ainsi, dans un rapport détaillé et s’appuyant également sur les données du Cnes (Conseil national économique et social), l’Ugta met en garde contre la dangereuse flambée des prix des produits de large consommation et attire l’attention des pouvoirs publics sur les limites des politiques déployées jusque-là en vue de juguler les effets d’une dérégulation chronique, laquelle anéantit toute la bonne volonté des autorités de rendre meilleur le quotidien des citoyens.

Ainsi, et dans un rapport commun, l’Ugta et le Cnes décrivent la formidable pression qui s’exerce, bon an mal, sur les prix. Ils évoquent à ce sujet un inquiétant emballement de ces derniers avec, à la clé, un glissement des prix à la consommation de l’ordre de 6,9% entre juin 2011 et mai 2012. Ce taux d’inflation a atteint une moyenne annuelle de 4,5% en 2011. Sur les cinq premiers mois de l’année 2012, l’inflation a même atteint un taux de 9,39% et celle des produits alimentaires 12,4%. «L’on se rapproche lentement d’une inflation à deux chiffres» alerte le même rapport.

L’urgence consiste donc à agir sur les effets des processus inflationnistes et ce, d’autant plus que l’offre échappe à tout contrôle et subit des coûts de production et d’intermédiation prohibitifs. Ceci alors que le pays n’a pas la maîtrise suffisante de ses structures de marché et de distribution et dont les moyens d’intervention économiques et sociaux sont mis à rude épreuve par la spéculation. Un constat qui se confirme, hélas, en certaines occasions propices aux dépenses des ménages comme la rentrée ou les fêtes religieuses, dont l’Aïd qui voit le prix du mouton atteindre des sommets vertigineux.

«Nonobstant une politique de soutien de l’offre et en plus de l’action d’organisation commerciale, d’autres leviers de nature monétaire et fiscale devront être mis à profit dans une démarche intégrée pour réduire l’inflation et sauvegarder le pouvoir d’achat des bas revenus» préconise l’Ugta qui met l’Etat face à ses responsabilités en pareil cas.

L’Ugta invite surtout, et en sus de tout un arsenal d’outils de réforme, à lutter contre l’inflation par l’accroissement de l’offre issue de la production nationale, seule à même de sauvegarder durablement le pouvoir d’achat. C’est à ce titre précisément, que l’Ugta juge que l’industrie est essentielle pour le développement et l’avenir de l’Algérie. D’ores et déjà, l’Ugta appelle à un pacte de confiance entre tous les acteurs de la production nationale, à savoir les industriels publics et privés et les pouvoirs publics. L’échafaudage de cette confiance sera bâti sur une réglementation simplifiée et qui soit capable de régir l’acte de produire tout en offrant une vision sur le long terme.

«L’optimisme qui caractérise le syndicaliste que je suis, me permet d’affirmer que le potentiel d’industrialisation existant, la diversification de notre économie, les compétences algériennes avérées et disponibles, pourraient rapidement hisser notre pays parmi les plus attractifs en matière d’investissement et de développement des entreprises» affirme, en filigrane, Sidi Saïd.