Le ministère de L’Education n’a d’autres choix que d’annuler les examens du deuxième trimestre, pour les classes de la troisième année secondaire, afin de rattraper les cours perdus lors de la grève observée par les syndicats du secteur, durant près de quatre semaines.
La décision de Baba Ahmed n’est applicable qu’aux établissements ayant accusé beaucoup de retard, et pour lesquels la semaine des examens permettrait de rattraper un bon nombre de cours, nous affirme le coordinateur national du Syndicat National Autonome des Professeurs de l’Enseignement Secondaire et Technique (Snapest), Meziane Meriane. Selon lui, l’annulation des examens du deuxième trimestre n’aurait aucun impact sur les postulants au bac, d’autant que les devoirs sont maintenus, » de quoi comptabiliser pour effectuer la moyenne « .
Sinon, à défaut, élaborer la moyenne annuelle sur la base du premier et troisième trimestre, propose-t-il encore. Joint par téléphone, Meriane affirme qu’il n’y a pas de quoi s’étonner, puisque cette solution n’est pas la première en son genre. » En 1991, pareille issue a été adoptée, pour des raisons autres qu’une grève « , a-t-il déclaré.
Le bémol serait l’évaluation des élèves, mais les devoirs feront l’affaire, tient-il à ajouter. Par ailleurs, les syndicats de l’Education ne sont pas tous aussi confiants que le coordinateur du Snapest. Le président de l’Unpef (Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation), Sadek Ziri, manifeste un certain scepticisme quant à l’annulation des examens du deuxième trimestre, décision prise par Baba Ahmed afin de venir à bout du rattrapage des cours perdus lors de la grève, observée par les syndicats du secteur de l’Education durant près d’un mois. La faisabilité de cette démarche, sur le plan pédagogique, est redoutée par le président de l’Unpef. Le point bémol, pour lui, reste l’évaluation des élèves, notamment les postulants au bac.
» On ne peut savoir si les élèves sont fin prêts pour l’examen final « , nous a-t-il confirmé par téléphone. Toutefois, cette solution est inévitable pour notre interlocuteur. » Les représailles d’une grève « , affirme-t-il. » Mieux vaut sacrifier un examen anodin qu’un examen officiel « , a-t-il déclaré. A rappeler que la décision du ministre de l’Education d’annuler les examens, survient comme ultime issue, après échec des autres solutions proposées par la tutelle, consistant en le rattrapage des cours durant les weekend et les vacances du printemps. Mais, cette fois-ci, les élèves, victimes collatérales des grèves répétées observées par des enseignants, refusent de payer les pots cassés. Hors de question de céder leur break.
Pour se faire entendre, ces derniers ont boycotté les cours durant toute une semaine, et étaient déterminés à arracher leurs revendications coûte que coûte. Ils ont même protesté devant le siège du ministère de l’Education, avant d’être dispersés par les forces de l’ordre. Les parents d’élèves ont, eux aussi, dénoncé cette décision, considérée comme étant une punition pour leurs enfants. Un appui qui donne ses fruits, puisque Baba Ahmed reconsidère la question et y trouve une solution profitable aux deux protagonistes du litige, à savoir, l’élève et son enseignant.
K. S.