Quelques jours après le bras d’honneur de Gérard Longuet, ancien ministre français de la Défense, Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, est attendu aujourd’hui à Alger.
Après les visites des ministres du Commerce extérieur Nicole Bricq, de la Francophonie Yamina Benguigui, des Affaires étrangères Laurent Fabius et de l’Intérieur Manuel Valls, le ballet diplomatique français continue. Arnaud Montebourg viendra apporter sa pierre à l’édifice en vue de préparer le premier déplacement en tant que chef de l’Etat, de François Hollande, les 19 et 20 décembre, en Algérie, selon des sources françaises. Mais pas seulement, car les visites successives des politiques français dénotent également de l’intérêt qu’accorde le président Hollande aux relations de la France avec l’Algérie. Ainsi, «par ce déplacement, Arnaud Montebourg souhaite poursuivre et amplifier le développement de partenariats industriels et technologiques avec l’Algérie, partenaire économique d’envergure, dans un esprit de bénéfice mutuel, en particulier en termes de création d’emplois et de richesses pour nos deux pays», écrit le communiqué de la mission diplomatique française à Alger. Le même texte soulignera également que «cette visite s’inscrit dans le cadre de la préparation de la visite du président de la République (François Hollande) et du renforcement des relations économiques entre nos deux pays». Durant son déplacement, Arnaud Montebourg devra rencontrer Chérif Rahmani, ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’Investissement, ainsi que d’autres membres et représentants du gouvernement à l’instar de Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication. Au menu des discussions, il sera question notamment d’identifier des possibilités de partenariats entre entreprises algériennes et françaises dans différents secteurs.
C’est ainsi que dans celui de l’industrie, le dossier Renault devrait occuper une grande partie de la discussion que le ministre français aura avec Chérif Rahmani. Il est vrai que la France, dans un contexte de crise économique et financière, cherche ainsi de nouveaux partenariats bénéfiques, notamment avec l’Algérie qui offre des opportunités d’investissements dans tous les domaines. A noter qu’Arnaud Montebourg, ayant des racines maternelles algériennes, est déjà venu en Algérie pour animer, fin avril 2010, une conférence ayant pour thème : «Quel avenir pour l’UPM ?» (l’Union pour la Méditerranée). Cette visite intervient alors qu’en toile de fond une polémique déclenchée par l’ancien ministre de la Défense, Gérard Longuet, qui a fait un bras d’honneur en réaction à une demande algérienne de «repentance» au colonialisme. Un geste qui a scandalisé les deux pays, ravivant ainsi les tensions entre Alger et Paris. Des tensions qui pourtant commençaient à se dissiper, entrevoyant une embellie. Ce qui rend la visite du Président Hollande à Alger «compliquée», selon des médias français.
Lynda Naili Bourebrab
