La 2e conférence internationale d’Alger sur «Le droit des peuples à la résistance : le cas du peuple sahraoui» (28 et 29 octobre) et le discours à la nation prononcé le 6 novembre par le roi du Maroc, Mohammed VI
, à l’occasion de la célébration du 36e anniversaire de l’annexion du Sahara occidental (le Sahara marocain, selon le roi), ont fait date dans les relations algéro-marocaines.
Les participants à la rencontre d’Alger ont en effet réitéré leur soutien à la cause sahraouie à travers l’organisation par les Nations unies d’un référendum d’autodétermination comme seule solution de sortie de crise ; un appel auquel Mohammed VI a répondu en ces termes :
«Nous réaffirmons que le Sahara marocain sera un véritable modèle de régionalisation avancée, impliquant une élection démocratique de ses instances et un large transfert des pouvoirs et des moyens (…).» Ce rappel des positions tranchées a déclenché une guerre sur la… toile ! Les pirates informatiques (les hackers) des deux pays se sont donnés en spectacle dans une concurrence qui a bloqué le plus possible de sites internet appartenant essentiellement à des organismes officiels, aussi bien algériens que marocains.
A en croire le journal en ligne TSA, ce seraient les Marocains qui auraient pris, dimanche 6 novembre, l’initiative d’attaquer en premier. Ainsi, des portails d’institutions gouvernementales et d’établissements financiers algériens, dont celui de la Direction générale des grandes entreprises (DGI) ont été piratés par des hackers «se présentant comme étant marocains», précise-t-on.
Sur la page d’accueil des sites attaqués, on pouvait lire ce message : «Les forces de dissuasion marocaines défendent les intérêts suprêmes du royaume». Il est accompagné des armoiries du royaume avec sa devise nationale : «Dieu, la patrie, le roi». Il y figure aussi le drapeau sur la carte géographique du pays s’étendant jusqu’au Sahara occidental avec un autre message :
«Le Sahara est marocain n’en déplaise aux Algériens». L’arrière-plan est noir. En fond musical, l’hymne national marocain. Un lien renvoie à la page Facebook des pirates se présentant comme étant «les forces de dissuasion marocaines». Ils expliquent que cette action a été organisée en commémoration du 36e anniversaire de la «Marche verte» ordonnée par Hassan II le 6 novembre 1975.
Leurs homologues algériens ont organisé la contre-offensive le mardi 8 novembre, avec les mêmes méthodes. «174 sites viennent d’être piratés par des hackers algériens», a indiqué l’un d’eux dans un message écrit adressé à TSA.
Le journal a publié une liste de plus d’une centaine de sites supposés piratés mardi. Hier, ils étaient tous fonctionnels. Sur les sites piratés, indique-t-on, les hackers algériens ont posté des messages avec le drapeau national et portant souvent la signature «Algerian hacker». «En réponse à un groupe de Marocains idiots», a ajouté en arabe le même message.
Les attaques ont visé des entreprises et des institutions marocaines. «C’est la première fois que des hackers algériens mènent une attaque de cette ampleur contre des sites marocains. Les hackers marocains multiplient les attaques contre les sites algériens depuis quelques années», explique TSA. Il faut savoir que le piratage informatique de ce type est un délit puni par les législations des deux pays.
D. Ch.
