Suppression de l’autorité de régulation de la presse écrite: Maître Ksentini s’offusque des propos de Hamid Grine

Suppression de l’autorité de régulation de la presse écrite: Maître Ksentini s’offusque des propos de Hamid Grine

Le président de la Commission nationale consultative pour la protection et la promotion des droits de l’Homme (CNCppDH), Me Farouk Ksentini, a vivement conseillé au ministre de la Communication, Hamid Grine, de démissionner du gouvernement dès lors qu’il remet en cause l’existence de l’autorité de régulation de la presse écrite. Sollicité pour donner son avis quant à la position du ministre selon lequel cette instance n’avait pas de raison d’être, Me Ksentini a estimé que le gouvernement “ne peut répondre favorablement à la demande du ministre de la Communication de supprimer l’autorité de régulation, car il n’a créé ce mécanisme que pour sa nécessité, dans la gestion du secteur de la presse écrite”, l’avocat s’étonne de la position du ministre, en estimant que “le gouvernement ne peut pas lui-même se mettre dans une position de contradiction.

Il a introduit l’autorité de contrôle de la presse écrite lors de l’amendement de la loi sur l’information de 2012, et comment peut-il annuler une entité énoncée dans de nombreux articles de cette loi, pour le simple fait qu’elle ne plaît pas au ministre en charge du secteur ?” Pour le président du CNCppdH, la solution est simple : “Le ministre de la Communication n’a qu’à démissionner de son poste au gouvernement, s’il n’est pas satisfait des mesures contenues dans la loi. En tout état de cause, la présidence de la République et le gouvernement ne doivent pas fermer les yeux sur cette position”, a-t-il indiqué.

Cette réaction de Me Ksentini intervient au lendemain de la déclaration du ministre de la Communication, selon lequel, “il n’existe, nulle part dans le monde, une autorité de régulation de la presse écrite”, en affichant son intention de présenter une demande au gouvernement visant l’élaboration d’un projet de loi modifiant le code de l’information 2012, pour la suppression de ce mécanisme cité au moins 24 fois dans le texte législatif qui comprend 133 articles. Mais voilà que la sortie du président de la principale organisation des droits de l’Homme dans le pays, et de surcroît proche du pouvoir, vient remettre au goût du jour l’absence de l’autorité de régulation de la presse, prévue par le code de l’information de 2012. Cette instance est d’une importance telle, selon les juristes et professionnels du secteur, qu’elle aurait eu le rôle primordial dans le différend né de la cession d’actions du groupe El Khabar au profit de Ness-Prod. La proposition de Grine de supprimer cette autorité, alors qu’elle fait partie du package des réformes politiques du Président, est une “rébellion” du ministre contre la volonté du Président, souligne l’avocat.