Suppression de la retraite proportionnelle et sans condition d’âge, Le flou demeure

Suppression de la retraite proportionnelle et sans condition d’âge, Le flou demeure

Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, a affirmé jeudi que l’Algérie ne renoncera pas aux principes de solidarité et de partage sur lesquels repose le système de retraite.

Le représentant du gouvernement qui répondait, lors d’une session plénière de l’Assemblée populaire nationale (APN), à une question sur le départ à la retraite sans condition d’âge soumis lors de la dernière tripartite, a indiqué que «les principes de solidarité et de partage des cotisations prélevées des salaires des travailleurs et employeurs au profit des retraités sont des acquis à préserver». Le régime de retraite constitue certainement l’une des principales préoccupations des travailleurs.

L’hypothèse de la suppression de la retraite proportionnelle et sans condition d’âge serait fortement envisagée par les groupes de travail mis en place pour l’examen des propositions contenues dans le projet de réforme dans le système de la retraite.

La dernière tripartite (Gouvernement-Syndicat-Patronat), réunie fin décembre dernier avait proposé l’annulation du dispositif relatif au départ à la retraite avant l’âge légal en le fixant à 60 ans pour l’homme et 55 pour la femme avec la possibilité de réduire le nombre d’années à concurrence de trois ans pour les mamans (soit une année par enfant).

Tout sera décidé lors de la prochaine réunion périodique de la tripartite, dont la date sera fixée par le Premier ministre, devant examiner les résultats des travaux des commissions chargées d’élaborer des propositions sur le régime de retraite et des allocations familiales.

Tayeb Louh a rappelé que le départ à la retraite sans condition d’âge a été adopté «à la demande du Fond monétaire international (FMI) au moment où l’Algérie était frappée par des crises économiques», soulignant que les objectifs escomptés par les mesures de création d’emplois n’ont pas été atteints et que «ce système menaçait le régime de retraite de faillite», illustré par le fait que le départ à la retraite sans condition d’âge a coûté à l’Etat des dépenses estimées à 360 milliards DA depuis 1997.

«La caisse nationale des retraités (CNR) a cessé le versement des pensions et a recouru à la caisse d’assurance chômage (CNAC) pour emprunter 10 milliards DA pour pallier le déficit», a-t-il souligné, rappelant que «la création, sur instruction du président de la République, du Fonds national des réserves de retraite» auquel 2% de la fiscalité pétrolière a été consacrée dans le cadre de bonne gouvernance, à pour objectif de «préserver les deux principes de solidarité et de répartition».

Rappelant que le mécanisme d’augmentation des pensions de retraite est défini par la loi, – l’augmentation a lieu au début du mois de mai de chaque année par décision du ministre de l’Emploi sur proposition du conseil d’administration de la CNR -, Tayeb Louh estime que cette augmentation doit tenir compte de l’équilibre budgétaire de la Caisse, soulignant que la pension de retraite ne devait pas être inférieure à 75 % du SNMG (actuellement estimé à 15 mille DA/mois) indiquant que tout prétendant à une pension de retraite doit faire valoir 15 années de service minimum. Pour moins de 15 ans, le candidat a droit à une allocation mensuelle fixe.

Sadek Belhocine