Le taux de suivi de la grève déclenchée hier par le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp) est de 75% à l’échelle nationale, a indiqué son président le Dr Yousfi.
L’accès aux soins a connu une perturbation dans quelque 250 hôpitaux à travers le territoire national. Depuis hier, les praticiens ont renoué avec le débrayage, avec une action de protestation de trois jours consécutifs. D’après le président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp), le Dr Mohamed Yousfi, «le taux de suivi de la grève a été d’ordre de 75% à l’échelle nationale. Plusieurs wilayas ont enregistré une forte participation, à l’exemple de Boumerdès avec 90 %, Blida et Tizi-ouzou 80%, tandis qu’Alger, Constantine, El Oued et Constantine ont enregistré un taux de suivi de 70%». Le Snpssp explique que le recours à la grève «est une réponse à la tutelle qui n’a pas respecté ses engagements», soulignant que le préavis de grève, déposé le 19 février 2012, a expiré avant-hier sans aucune réponse de la tutelle. Le président du Snpssp, le Dr Mohamed Yousfi, a par ailleurs fait savoir que la tutelle a adressé une lettre aux directions des hôpitaux qui ont été appelées à transmettre les noms des médecins grévistes. C’est donc sur un ton offensif que le ministère de la Santé tente de freiner ou de faire échouer la mobilisation des médecins spécialistes de la santé publique. Néanmoins, leur retour à la protestation après quelques mois de répit est dû aux promesses non tenues du ministre de la Santé, M. Ould Abbès. Il convient de rappeler que la suspension de la grève du mois d’octobre dernier n’a pas eu de suite favorable, et la corporation n’a obtenu que des promesses sans lendemain pour des doléances socioprofessionnelles encore en attente. Par ailleurs, si la tutelle continue de faire la sourde oreille vis-à-vis de la plateforme de revendications des praticiens spécialistes de la santé, le Snpssp compte accentuer le ton de protestation. La grève sera reconduite durant trois autres jours, les 11, 12 et 13 mars, tandis que la corporation devrait procéder à une grève illimitée à partir du 19 du mois en cours. Parmi les questions revendicatives à l’origine de cette action, les praticiens de la santé insistent sur l’amendement du statut particulier qui est au niveau de la Fonction publique depuis mai 2011. La suppression de la discrimination en matière d’imposition entre praticiens spécialistes et hospitalo-universitaires, la révision du régime indemnitaire ainsi que la promulgation de l’arrêté interministériel portant sur l’organisation du concours de passage du grade de praticien spécialiste assistant au praticien principal, figurent également dans la plate-forme des doléances des praticiens spécialistes de la santé publique. Enfin, il y a lieu de souligner que les patients, habitués à un service médiocre et à la négligence, attendent que ce secteur arrête les grèves qui laissent les malades désemparés.
Yasmine Ayadi