1347 jeunes ont été interpellés suite aux dernières émeutes qui ont secoué plusieurs wilayas du pays. C’est la déclaration faite hier par Marouane Azzi, président de la cellule de l’aide judiciaire pour l’application de la charte de la paix et de la réconciliation.
M. Azzi affirme que parmi ces détenus, 350 mineurs ont été relâchés sans passer par les tribunaux. Il a précisé, à ce sujet, qu’aucun mineur n’a atterri devant la justice, en conformité avec la note de M. Dahou Ould Kablia, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales.
«Ils ont été relâchés juste après avoir été présentés devant les centres de police et de la gendarmerie, à la seule condition que leurs parents s’engagent à signer des PV où ils promettent de prendre la responsabilité d’interdire à leurs enfants de récidiver. Il affirme que pour le reste, les détenus ont été traduits en justice, particulièrement ceux arrêtés en flagrant délit, c’est-à-dire en train de casser ou de voler.
Ils sont donc jugés pour citation directe. Plus explicite, il avance que parmi le reste des prisonniers dont l’âge varie entre 18 à 25 ans, certains ont été traduits devant les procureurs de la République qui ont l’habitude de traiter ce genre d’affaires, alors que d’autres ont été adressés aux juges d’instruction
D’autres ont, par ailleurs, bénéficié de la libération sous contrôle judiciaire ou de la détention provisoire. Il a souligné par ailleurs qu’un grand nombre de jeunes sont encore interrogés. Ils sont poursuivis, entre autres, pour destruction et dilapidation de biens de l’Etat.
Le plus important, selon lui, est de stopper dans l’immédiat les discours provocateurs prononcés par des manipulateurs qui veulent utiliser la jeune génération pour leurs propres intérêts. Faisant allusion aux différents appels lancés par certaines associations et organisations syndicales ayant appelé à l’apaisement ou encore à la libération des détenus, M. Azzi a appelé ces organisations à ne pas jouer le rôle de tuteur de la justice, en laissant la justice faire son travail correctement.
Il souligne à cet effet : «Cette affaire est entre les mains de la justice et les personnes condamnées peuvent toujours faire appel, puisque le procès final n’est pas encore prononcé à leur encontre.»
L’orateur a imputé la vague de contestation, qui a caractérisé les derniers jours, à la décennie sanglante qui a laissé de graves séquelles sur l’état psychologique de la nouvelle génération. Ceci se reflète dans leur façon de s’exprimer. Il atteste que cette frange de la population est démoralisée, découragée et a développé une haine envers la société et le gouvernement.
Il faut axer sur le dialogue, en soulevant les problèmes des jeunes aux hautes instances afin d’y faire face de façon bien étudiée.
En outre, il appelle les instances concernées à trouver dans l’urgence une solution adéquate aux dossiers des antécédents judiciaires de ces jeunes, afin de leur permettre une réinsertion dans la société. Il rappelle que les textes existent dans la loi algérienne.
«Nous demandons de façon officielle l’application de ces textes, pour effacer leurs antécédents judiciaires afin de les réhabiliter et leur permettre de bénéficier de leurs droits de citoyenneté», explique le juriste, qui demande aux instances
concernées d’être moins rigides, en accordant ce droit à qui le demande.
Pour conclure, M. Azzi a indiqué qu’il faut des solutions rapides et adéquates aux problèmes des jeunes afin d’éviter la multiplication des violences sur le territoire national.
Samira A.