La situation vécue par certains pays arabes ces derniers jours préoccupe et inquiète au plus haut point les dirigeants du FLN.
Son secrétaire général en a fait cas, hier, lorsqu’il a annoncé que son parti, qui a installé un groupe de travail, suit de très près l’évolution des événements que traverse l’ensemble de la région.
«Il a été question de l’examen de ces événements dans le but de comprendre avec le concours des spécialistes ce qui a une portée stratégique, ce qui a une portée politique et ce qui a une portée économique» a indiqué, hier, Abdelaziz Belkhadem dans une très brève allocution prononcée lors d’une réunion du groupe parlementaire du parti. «On essaye ainsi de mûrir certaines approches sur ce qui s’est passé et sur ce qui se passe dans la région» a-t-il encore ajouté sans citer une seule fois les pays auxquels il fait référence, à savoir la Tunisie et l’Egypte.
Ces deux pays connaissent de grands bouleversements induits par la révolte populaire, qui a déjà balayé du pouvoir Zine El Abidine Ben Ali qui s’est réfugié en Arabie saoudite alors que le président égyptien, dont les manifestants demandent le départ, s’accroche au pouvoir en recourant à l’appui de l’armée. C’est la première fois que le secrétaire général du FLN annonce l’existence de ce groupe de travail, dont la réunion a duré jusqu’à une heure tardive de la soirée et que d’aucuns assimilent à juste raison à une cellule de crise, ce qui est déjà révélateur de la panique qui s’est saisie des dirigeants du vieux parti qui craignent par-dessus tout que l’Algérie ne soit contaminée par cette véritable lame de fond qui est en train de traverser de nombreux pays arabes.
Une colère populaire qui s’est aussi traduite par l’expression d’un profond dépit à l’adresse des partis au pouvoir tant en Tunisie qu’en Egypte et c’est sans doute pourquoi le FLN a pris très au sérieux ces événements en sonnant l’alerte de ses cadres puisque Belkhadem a multiplié les réunions. D’ailleurs c’est la deuxième réunion qu’il tient avec le groupe parlementaire du parti en un court laps de temps.
En effet une réunion similaire a été convoquée par Belkhadem il y a juste une quinzaine de jours au siège du parti au cours de laquelle il est revenu sur les événements qu’a connus l’Algérie au début du mois en cours et n’a pas manqué aussi de commenter les événements de Tunisie qui secouaient alors la Tunisie. «Il faut retenir les leçons qui s’imposent» a-t-il indiqué à propos de l’Algérie et a chargé les députés de se rapprocher des citoyens, notamment les jeunes, pour mieux connaître leurs préoccupations. Ce jour-là , revenant sur la situation en Tunisie, il a lâché une phrase lourde de sens et qui en disait long sur ses craintes à lui et sans doute aussi celles des autres dirigeants du vieux parti. «Ne croyez pas que cela n’arrive qu’aux autres» a-t-il martelé en soutenant que «la légitimité doit provenir du peuple». A l’adresse des députés il a affirmé, hier, que les résultats des constats et autres propositions seront examinés dans le cadre de ce groupe de travail. Par ailleurs le secrétaire général du FLN a indiqué que les recommandations de la rencontre, organisée avant-hier et qui a porté sur la fiscalité, vont certainement aider les députés lors de l’examen du projet de loi relatif à la commune (Code communal) qui est au niveau de la commission des affaires juridiques de l’APN et dont l’adoption, pourtant prévue lors de la session d’automne qui sera clôturée ce mercredi, a été reportée à la prochaine session de printemps. Lors de cette prochaine session les députés pourraient aussi examiner le code de wilaya puisque, selon Abdelaziz Belkhadem, ce projet pourrait être finalisé par le gouvernement d’ici là. Cette réunion d’hier avec les députés s’est poursuivie à huis clos puisque après la brève intervention de Belkhadem les journalistes ont été priés de quitter la salle.