La pomme de terre, la vigne, les céréales et les arbres fruitiers sont menacés.
Les produits agricoles, à leur tête la pomme de terre, pourraient connaître prochainement une flambée. La cause est simple: les pluies diluviennes qui se sont abattues sur le pays la semaine dernière. Il faut s’attendre également à une hausse sensible des prix des fruits et légumes.
Ces pluies torrentielles ne sont pas aussi bénéfiques qu’on puisse l’imaginer.
Hors saison, comme ce fut le cas ces derniers jours, elles sont néfastes pour les récoltes. «Ces fortes pluies créent les conditions propices pour le développement et la propagation de foyers de maladies cryptoganiques» a indiqué M.Aouina, directeur de la station d’Alger, de l’Institut national de la protection des végétaux, Inpv. «Le soleil qui pointe juste après les fortes averses, les évapore. Ce qui crée un certain climat humide qui est l’une des conditions primordiales pour l’évolution de ces maladies», a expliqué M.Aouina avouant que «son département craint l’apparition de maladies qui peuvent en 48h, ravager toute une récolte». Parmi elles, M.Aouina, cite notamment le mildiou de la pomme de terre mais également les rouilles, septoriose et autres maladies des céréales ainsi que le mildiou et l’oïdium de la vigne sans oublier les tavelures des arbres fruitiers.
Pour ces raisons, l’Inpv a mis «en place des bulletins spéciaux d’information qu’elle a envoyés aux agriculteurs pour leur expliquer et les prévenir sur les risques de ces maladies», assure M.Aouina. Mais la réalité est tout autre.
A Constantine, les agriculteurs de la région craignent pour leurs récoltes. «Les agriculteurs sont très inquiets. Pour eux si ça continue comme cela, la production risque d’en pâtir», fait-elle remarquer.
Le ministère de l’Agriculture dans un communiqué admet lui aussi l’existence du risque de l’apparition de ces maladies cryptogamiques. Il admet également qu’un retard sera enregistré dans la récolte de l’orge.
D’après le même communiqué, l’opération de récolte de la pomme de terre connaîtra un ralentissement.
Même, si le ministère affirme qu’aucune perturbation ne se fera ressentir au niveau du marché grâce à la disponibilité des stocks de pomme de terre existants, les citoyens sont en droit de se demander si vraiment les prix ne connaîtront pas une flambée! Surtout, que ces perturbations interviennent à deux mois du début du mois sacré du Ramadhan. Alors, après la pluie, serait-ce vraiment le beau temps pour les ménagères?
Walid AÏT SAÏD