Alger a aussitôt réagi aux déclarations incendiaires de la fille du leader libyen déchu, accueillie en Algérie pour des raisons humanitaires.
La réaction du chef de la diplomatie algérienne, depuis New York où il participe à l’AG de l’ONU, se veut une mise au point sévère aux propos tenus par Aïcha Khadafi, au moment où l’Algérie a reconnu le Conseil national de transition (CNT) libyen, tombeur de Mouammar Khadafi. En effet, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a déclaré que les propos tenus par Aïcha Khadafi à une chaîne de télévision arabe sont « inacceptables » et que des mesures seront prises pour que ce type de comportement ne se répète plus. « J’ai été informé de cette déclaration faite par Mme Aïcha Khadafi à la chaîne satellitaire Arraï, et je ne peux qu’exprimer ma surprise devant une telle déclaration qui vient d’une dame que l’Algérie a accueillie avec le reste de sa famille pour des raisons humanitaires, et qui transgresse les devoirs qui sont les siens vis-à-vis du pays qui l’a accueillie’’, a-t-il souligné.
‘‘Je tiens à dire que cette sortie (médiatique d’Aïcha Khadafi) est inacceptable pour nous et que des décisions seront prises pour qu’à l’avenir, des comportements de ce type-là ne puissent plus avoir lieu’’, a-t-il ajouté. Par ailleurs, ‘‘je voudrais affirmer une fois de plus notre engagement à travailler avec les nouvelles autorités libyennes à la reconstruction de leur pays et à la consolidation de nos rapports’’, a encore indiqué le chef de la diplomatie algérienne. En conséquence des déclarations faites par Aïcha Khadafi, Medelci a souligné qu’une «démarche auprès du Conseil de sécurité de l’ONU va être entamée dès ce jour (samedi) pour notifier au Conseil de sécurité la position du gouvernement algérien sur cette malheureuse déclaration’’ faite par Aïcha Khadafi. Par ailleurs, le gouvernement algérien avait affirmé, jeudi dernier, sa volonté de travailler « étroitement » avec les nouvelles autorités libyennes « afin d’asseoir une coopération bilatérale féconde au bénéfice des deux peuples frères ». A ce propos, Mourad Medelci avait déclaré à New York que ‘‘l’Algérie a décidé de travailler avec les nouvelles autorités libyennes et de faire que la coopération entre les deux pays redevienne une coopération normale, et je dirais même une coopération particulièrement renforcée dans tous les domaines’’. Expliquant la démarche de l’Algérie qui a abouti à cette décision, le chef de la diplomatie algérienne avait souligné que la position de l’Algérie a été basée, d’une part, ‘‘sur la cohérence avec celle de l’Union africaine’’, et, d’autre part, ‘‘sur l’engagement du CNT à consolider l’unité du peuple libyen, qui est certainement l’objectif le plus important’’. Dans ce sens, il a souligné que l’UA a finalement abouti, mardi dernier, à une déclaration de son président en exercice, qui a exprimé la position de l’UA, consistant à reconnaître le CNT ‘‘dans la mesure où ce dernier a pris des engagements formels pour aller vers un gouvernement inclusif représentant l’ensemble des régions, apportant ainsi les garanties nécessaires quant à la consolidation de l’unité nationale’’. Cette position de l’UA, a poursuivi le ministre, a été, par la suite, confirmée par son Conseil de la paix et de la sécurité qui avait tenu une réunion, mercredi dernier, à New York. A partir de tous ces éléments et de ce processus, a expliqué Mourad Medelci, l’Algérie a décidé de travailler avec les nouvelles autorités libyennes.
Par : Mokrane chebbine
