Suite au retrait du français Keolis : Confusion autour de la gestion du tramway d’Alger

Suite au retrait du français Keolis : Confusion autour de la gestion du tramway d’Alger

Keolis, l’entreprise française qui avait remporté le marché de l’exploitation du futur tramway d’Alger, s’est finalement retirée. Un départ qui reste aujourd’hui encore inexpliqué mais qui relèverait «de la souveraineté du ministère des Transports».

Pour faire face aux impératifs de mise en service du tramway, l’Entreprise du métro d’Alger a dû relancer un avis d’appel d’offres pour la sélection d’un nouvel opérateur.

Tarek Hafid – Alger (Le Soir) – L’expérience algérienne de Keolis aura duré moins d’une année

. L’entreprise française, qui devait exploiter la ligne 1 du tramway d’Alger, a quitté l’Algérie voilà près de cinq mois. Mais les raisons de ce départ restent inexpliquées. Contacté mardi, le directeur des projets tramway et transports par câbles à l’Entreprise du métro d’Alger (EMA) a commenté du bout des lèvres la situation. «Keolis est bien partie.

Mais je ne sais pas pourquoi. Cela relève de la souveraineté du ministère des Transports», s’est contenté de dire Amar Khalouia, avant de lâcher : «Tout ceci me dépasse !» Il est curieux de constater que les deux parties tiennent quasiment le même type de discours. Un responsable de l’entreprise française, joint au téléphone, s’est montré tout aussi évasif. «Au jour d’aujourd’hui, Keolis n’est plus en Algérie.

Ce qui s’est passé n’est pas de notre faute. En tout cas, tout ça m’a l’air très compliqué », a expliqué notre interlocuteur qui a souhaité garder l’anonymat.

Ce dernier donnera juste un petit indice en révélant l’existence «de problèmes d’ordre juridique». En fait, le départ de Keolis était un secret de Polichinelle dans le secteur des transports. Selon une source proche du département de Amar Tou, cette situation serait à mettre sur le compte de deux points principaux : le dossier administratif «incomplet» qu’aurait présenté l’opérateur français aux autorités algériennes et les retards importants qu’accuse le groupement chargé de réaliser le tramway d’Alger.

«Il est utile de rappeler que la relation entre Keolis et l’Entreprise du métro d’Alger n’a pas dépassé le stade de l’annonce d’attribution du marché d’exploitation.

Rien de plus. Le contrat, d’une valeur de 50 millions d’euros sur 10 ans, n’a jamais été signé entre les deux parties. Et en présentant un dossier incomplet, les responsables de Keolis en Algérie n’ont même pas réussi à obtenir leur registre de commerce», a précisé une source proche du ministère des Transports. Il semblerait que ce qui a été perçu par les autorités algériennes comme des «tergiversations» serait à mettre sur le compte de blocages dans la réalisation du projet.

Les deux facteurs seraient intimement liés. Mais le retrait de l’opérateur français a causé un sérieux problème à l’Entreprise du métro d’Alger. «Le tramway d’Alger nécessite l’intervention d’une entreprise expérimentée en matière d’exploitation. Le départ de Keolis a provoqué un vide. Au niveau de l’EMA, certains responsables ont proposé d’attribuer ce marché à l’Etablissement de transport urbain et suburbain d’Alger (Etusa).

Mais cette proposition a vite été rejetée, l’ex-RSTA étant totalement inexpérimentée au vu de la complexité du système et de la technologie utilisée», a indiqué notre source. Face à l’absence de solution fiable, l’Entreprise du métro d’Alger a donc été dans l’obligation de lancer un nouvel avis d’appel d’offres.

Une publication qui a eu lieu lundi dernier par voie de presse. Reste à savoir si ce marché intéressera d’autres opérateurs. Voire même Keolis qui, selon les dires de son représentant, n’est pas prête à quitter définitivement le marché algérien. «Actuellement, nous ne sommes plus en Algérie. Mais il n’est pas dit que nous n’y retournerons plus.»

T. H.