Des centaines de cadres syndicaux de l’UGTA de la capitale ont tenu hier un sit-in devant l’hôtel El-Aurassi en signe de soutien et de solidarité avec les 105 travailleurs licenciés par la direction de cet établissement.
Dans une nouvelle tentative de crier à l’abus dont ils ont fait objet, les 105 travailleurs de l’hôtel El-Aurassi licenciés le 6 septembre dernier ont reçu hier le soutien de plusieurs sections syndicales de la wilaya d’Alger. Ils étaient des centaines à observer un rassemblement devant l’entrée de l’hôtel El-Aurassi pour exprimer leur appui aux employés licenciés. Il y a plus d’un mois, plusieurs employés de cet hôtel ont été appelés le 05 septembre à une réunion avec leur directeur, Lamri Abdelkader. Au cours de cette réunion explique notre interlocuteur, «les employés qui rentraient de congé ont été blâmés, entre autres, pour mauvaise conduite dans les dortoirs de l’hôtel… Le directeur a expliqué en outre que seuls les employés sont acceptés dans l’établissement non les syndicalistes». Le directeur a quitté la salle, arrêtant net le dialogue avec ses employés sans leur laisser un droit de réponse, témoigne un autre protestataire. En réaction à cette intimidation, les travailleurs ont observé le lendemain de la réunion, soit le 6 septembre, un arrêt de travail de deux heures. L’effet de cette protestation fut plus poignant que les intimidations auxquelles les employés ont eu droit. Car Lamri Abdelkader a décidé la suspension de 105 travailleurs auxquels l’accès à l’hôtel a été interdit à compter du jour où ils ont observé l’arrêt de travail. Les licenciés ont été invités à se présenter à la direction du personnel et des moyens à l’effet d’être entendus sur les faits qui leur sont reprochés : «abandon collectif du poste de travail, entrave à la liberté du travail et la participation à un arrêt collectif de travail». D’autre part, les responsables de l’hôtel ont exigé comme condition de la levée des sanctions la dissolution de la nouvelle section syndicale affiliée à l’UGTA. Une condition refusée par les employés ayant voté à 80% en mai dernier pour la création d’un nouveau partenaire social. Ainsi, les employés ont eu recours à plusieurs actions de protestation pour être réintégrés à leurs postes de travail et pour que le nouveau bureau syndical soit reconnu. Dans la journée d’hier, les travailleurs licenciés ont été soutenus par des centaines de cadres syndicaux de l’UGTA de la capitale. Plusieurs organisations syndicales ont pris part à cette action de protestation pour dire «non à l’injustice, à l’oppression et à la marginalisation des travailleurs». Parmi les sections présentes on citera celles de Saidal, d’Algérie Telécome, la SNTF… Cette action, expliquent quelques participants, se veut un soutien aux travailleurs licenciés. Même si ces travailleurs ont été licenciés il y a un mois, le DG d’El Aurassi a déclaré avant-hier à la presse que «les mesures de licenciement ne seront pas prises avant les auditions des concernés». Les employés licenciés ont du mal à croire cette déclaration.
Par Yasmine Ayadi
