Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Tahmi, revient bredouille des vestiaires du Mouloudia. Il n’a pas pu convaincre Omar Ghrib et consorts à venir à la tribune officielle. Grandeur et décadence…
Il ne s’agit pas d’une simple entorse au protocole: c’est une insulte aux représentants de l’Etat, aux corps constitués, aux élus du peuple et aux ambassadeurs étrangers venus assister à la fête.
L’instant paraissait une éternité, l’image suivie par des millions de téléspectateurs algériens et des pays arabes était grave: une médaille à la main, le Premier ministre attendait… Flegmatique et imperturbable, Adelmalek Sellal attendait des joueurs qui refusaient de rejoindre la tribune officielle pour recevoir leurs médailles. Ce mercredi 1er mai, le doyen des clubs algériens vient de franchir le rubicon. Grave erreur. Au lieu de taper sur le ballon, les joueurs du MCA ont foulé aux pieds l’honneur de la République. Que reste-t-il à faire après un pareil dérapage, une pareille offense à l’Etat? Il ne s’agit pas d’un simple impair ou d’une entorse au protocole: c’est une insulte à la République, au Premier ministre, représentant de l’Etat algérien, une insulte aux corps constitués, aux élus du peuple représentés par le président du Sénat et du président de l’APN, une insulte aux ambassadeurs étrangers venus assister à la fête de l’Algérie, une insulte aux 100.000 spectateurs présents au stade du 5-Juillet et qui ont fait preuve d’une sportivité exemplaire et enfin une suprême insulte aux millions de téléspectateurs rivés ce jour-là à leur écran de télévision. Que dire alors de l’appel lancé par le chef de l’Etat sur son lit d’hôpital du Val-de-Grâce, appelant les deux équipes à la sportivité.
Le président de la République, a, en effet, souhaité que les finales de la Coupe d’Algérie de football et de la Coupe d’Algérie militaire de football soient «des événements qui fassent honneur au sport algérien» et «une fête empreinte de concorde et de fraternité». L’appel n’a pas été entendu et les usages n’ont pas été respectés. Jamais un club algérien n’a osé commettre un geste d’une aussi grave irresponsabilité. Il a fallu le club mythique du MCA pour gâcher la fête de cette 49ème édition de la finale de la Coupe d’Algérie.
Le fameux MCA, jadis symbole du patriotisme, a basculé en 90 minutes, l’espace d’une simple rencontre de football et devenir la honte du football algérien et de la sportivité. Mais ce club a des dirigeants et ces dirigeants ont failli. Ils ont terriblement failli. Savent-ils au moins que l’Algérie a frôlé une véritable catastrophe comme celle qui s’est produite en Egypte à Ismaïlia? A ce niveau, il convient de rendre un vibrant hommage aux supporters du MCA qui ont fait preuve d’une sportivité exemplaire! Par leur réaction, ils viennent de démontrer que les dirigeants du club sont trop petits pour le géant MCA.
Le nom d’un certain Ghrib anime toutes les discussions, sur les réseaux sociaux, dans les cafés, les places publiques et dans la presse. Mais qui est cet illustre personnage qui focalise subitement l’opinion nationale? Certains vont jusqu’à affirmer que c’est un dealer! D’autres avancent qu’il aurait lui même incité les joueurs à ne pas monter à la tribune officielle pour recevoir les médailles. M.Ghrib qui n’a pas de fonction officielle au sein du club est tout juste le coordinateur de la section football. Le président du MCA a un nom: il s’appelle Kamel Amrouche. Il porte le titre de président du conseil d’administration de la Spa/ MCA. Pourquoi a-t-il laissé l’initiative à M.Ghrib d’être qualifié de véritable président du club? Mais n’est-ce pas là une conséquence logique quand on confie un club aussi prestigieux, aussi influent, aux mains de personnes irresponsables?
A cette allure, il faut vraiment craindre que le pire est à venir dans nos stades de football. Quand on arrive à défier l’Etat sans crainte, on est aussi capable de causer la mort de milliers de personnes sans état d’âme.
Lundi prochain, la Fédération algérienne de football se penchera sur ce grave incident.
Les observateurs sont catégoriques: le châtiment doit être exemplaire, sans pitié et sans concession aucune. Car l’affaire est grave et elle interpelle tous les responsables du football national en premier lieu, le président de la FAF, Mohammed Raouraoua, le directeur général de Sonatrach, le ministre de la Jeunesse et des Sports.