Le prix du pain ne connaîtra pas d’augmentation, suite à une subvention conséquente décidée par l’Etat pour la farine et les produits entrant dans sa fabrication. C’est ce qui ressort de la conférence organisée hier par l’association de protection et d’orientation du consommateur et son environnement de la wilaya d’Alger.
S’exprimant lors d’une conférence sur les intoxications alimentaires, le président de la fédération nationale des boulangers, affiliée à l’Union nationale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa), Maamar Hantour, a indiqué que « le prix du pain ne subira aucune augmentation ».
Ce dernier a estimé par ailleurs que les résultats du travail qu’a mené la commission chargée d’évaluer le prix réel du pain, composée de représentants des ministères du Commerce, des Finances, de l’Agriculture, de la Fédération nationale des boulangers (FNB), de l’Office algérien des professionnels des céréales et du groupe industriel Riad, sont différents, autant dire pas fiables.
« Les prix arrêtés ne sont pas identiques, et la différence est de taille puisque les prix varient entre 8,90 et 10,50 DA, loin, très loin du résultat auquel a abouti une autre enquête menée par notre organisation et transmise au ministère du Commerce ». Un résultat qui fait ressortir, selon Hantour, « le prix de revient d’une baguette de 11,72 DA ».
Pour Hantour, il serait judicieux de revoir les prix de la farine et des autres produits entrant dans la fabrication du pain, tel que la levure, sans quoi, il serait difficile d’éteindre définitivement les foyers de tension qui surgissent de temps à autre à cause du pain. Sur un autre volet, Hantour tiendra à « répliquer » à Tahar Bounanouar, le secrétaire général de l’UGCAA, qui reprochera dans son intervention à cette rencontre, le fait que pas moins de 5 millions de baguettes sont exposées dehors au soleil et à la poussière, exposant ainsi, leurs consommateurs, à des risques d’intoxication alimentaire, objet de cette rencontre de sensibilisation.
« Jamais le pain n’a été à l’origine d’un cas d’intoxication alimentaire », rétorquera-t-il sur un ton de défi, ajoutant que seuls les vendeurs à la sauvette sont responsables de la prolifération de la vente du pain à même le trottoir. Revenant au sujet de la rencontre à savoir, les intoxications alimentaires, le secrétaire général de l’UGCAA a estimé que la lutte contre ce type de contamination doit passer nécessairement par l’éradication du marché informel. Et aussi bien Boulanouar que le président de l’association de protection et d’orientation du consommateur et son environnement de la wilaya d’Alger et Hantour, tous mettent en cause les collectivités locales puisque diront-ils à l’unanimité, les bureaux d’hygiène des communes son défaillants et n’assurent pas leurs tâches convenablement.
Ceci en sus, bien entendu, du manque terrible de civisme du commerçant et du consommateur. En guise de solution, Ahmed Tchikou, invitera les commerçants et tous les chefs de ménages à doter leurs équipements de réfrigération de thermomètres, d’acheter plus près de chez soi et de préférence mettre ses emplettes dans un couffin, et d’opter pour la surgélation, » le produit surgelé, dira-t-il, est plus frais que le frais, pour peu que l’on maîtrise le processus de décongélation ». Hadj Tahar Boulenouar est convaincu que Sonelgaz est aussi pour quelque chose dans cette histoire d’intoxications alimentaires, dues aux coupures d’électricité. Il a plaidé dans la foulée, pour une législation à même de situer les responsabilités des uns et des autres.
Par Rebiha Akriche