Air Algérie et Tassili Airlines ont été destinataires de courrier émanant de l’aviation civile algérienne les invitant à veiller au respect de la législation en la matière…, à la demande de la Belgique.
Les voyageurs désireux de se rendre dans l’espace européen doivent, désormais, effectuer leur premier voyage dans le pays qui leur a délivré le visa Schengen avant de pouvoir se rendre dans les autres pays de cet espace. L’information s’est propagée, cette semaine, comme une traînée de poudre dans tout le pays particulièrement via les réseaux sociaux relayés par la presse.
Un petit tour à l’aéroport international d’Alger nous a permis de constater qu’il n’y avait pas un seul passager interrogé qui n’était pas au courant de cette nouvelle mesure qui, en réalité, n’en est pas une. Du côté de la compagnie nationale, les choses sont claires et Air Algérie n’a pas manqué de le faire savoir par le biais d’une note publiée sur son site web. C’est qu’en fait, ce sont les deux compagnies nationales Air Algérie et Tassili Airlines qui ont été destinataires d’un courrier émanant de l’aviation civile algérienne les invitant “à veiller au respect de la législation dans le cadre des dispositions du règlement européen n°810/2009 établissant un code communautaire des visas”. C’est du moins ce que nous a assuré, hier, une source proche d’Air Algérie qui poursuit : “Dans ce même document il est demandé aux deux compagnies de vérifier le visa au moment de la réservation ou de la vente du billet et de compléter cette procédure avec une autre vérification au moment du voyage, à savoir avant l’embarquement et communiquer, par différents moyens, sur cet aspect.”
Notre source a souligné au passage que “ce sont les autorités belges qui ont demandé aux autorités algériennes de prendre les dispositions qui s’imposent”. Il y aurait eu, d’ailleurs, plusieurs cas de refoulement après avoir relevé que les passagers algériens détenaient un visa d’un autre pays que la Belgique ; ce qui aurait amené les autorités belges à invoquer le “visa shopping”. Celui-ci signifie choisir le consulat le plus laxiste pour obtenir un visa et accéder, ensuite, à tout le territoire Schengen. D’autres sources nous expliquent que “ce sont des cas isolés qui ne peuvent, en aucun cas, constituer un argument solide pour pénaliser tous les autres. Les responsables belges ont, tout simplement, durci le ton suite aux attentats perpétrés sur leur sol. Il faudrait que les choses soient dites clairement”.

Il s’avère que certains voyageurs ont été signalés, hier, à l’aéroport Houari-Boumediene où Air Algérie n’a pas hésité à les refouler comme en témoignent les récits de certains voyageurs sans toutefois pouvoir le vérifier réellement. À la question de savoir si les billets sont remboursables au cas où le problème se poserait, un agent d’Air Algérie sur les lieux répond par la négative. “Ce n’est pas systématique. Cela dépend de la nature du billet. Si c’est le plein tarif, le problème ne se posera pas du tout, mais si c’est le promotionnel, il n’y aura rien à faire sauf si la direction générale en décide autrement, mais jusque-là rien nous est parvenu.” Les choses se passent autrement, pourtant, auprès d’une compagnie étrangère qui opère sur l’Algérie. “Au niveau de notre agence, nous avons remboursé le billet parce que notre client nous l’avait acheté depuis déjà au moins un mois et demi. Il faut reconnaître que cette disposition existait, mais elle n’était pas appliquée avec autant de rigueur alors il n’est pas question de pénaliser davantage notre client. Mais à l’embarquement je ne pourrais procéder à ce type de vérification pour la simple raison que nous n’avons reçu aucune instruction en ce sens”, nous a assuré, un responsable auprès de cette compagnie étrangère qui s’est étonné “d’autant de zèle de la part des Belges qui ne sont pas les premiers à subir une attaque terroriste…”