Selon une source proche de la PAF, le DGSN Abdelghani Hamel vient de limoger des responsables de la PAF, notamment ceux exerçant au département des renseignements généraux, suite à l’implication de plusieurs policiers dans l’affaire de trafic de plusieurs quantités de cocaïne et d’héroïne saisies à l’aéroport d’Alger et qui avait défrayé la chronique en octobre dernier.
En effet, le DGSN a décidé de réagir face à cette grosse affaire de trafic de drogue dure qui a vu l’implication et l’arrestation de plusieurs stewards d’Air Algérie et des policiers complices.
Il s’agit d’un véritable réseau international de trafic de cocaïne et d’héroïne qui s’est alimenté en drogue dure depuis Bamako, capitale du Mali.
Cette grosse affaire a poussé le DGSN à limoger les responsables de la PAF, du moment que ces derniers sont accusés de «laxisme» devant tout ce qui s’est passé dans cette affaire. Cette mesure urgente menée par Hamel entre dans le cadre du vaste programme de réorganisation du corps de la police. En écartant les «mauvais», le DGSN veut mettre la police algérienne au pas. Depuis sa nomination à la tête de la DGSN il y a plus d’un an, le nouvel homme fort de la police avait multiplié ses sorties et écarté plusieurs cadres de la DGSN.
Revenons sur cette affaire qui a fait couler beaucoup d’encre. Arrêté début octobre dernier à son retour de Bamako en possession de cocaïne, un steward d’Air Algérie passe aux aveux. L’enquête préliminaire établit l’existence d’un important
réseau de trafic de cocaïne, néanmoins les noms de fils de personnalités algériennes cités lors de cette enquête auraient été dissimulés… Le 12 octobre dernier, des enquêteurs interpellent à l’aéroport Houari- Boumediene un des stewards du vol Bamako-Alger d’Air Algérie.
200 grammes de cocaïne sont alors découverts dissimulés dans les sous-vêtements du steward qui, sur-le-champ, est placé en détention préventive. Il est désormais établi que l’enquête sur cette affaire de trafic de drogue a démarré début octobre dernier à l’ambassade d’Algérie à Bamako, où des informations sur l’acheminement de cocaïne vers l’Algérie avec la complicité de certains membres d’équipage d’Air Algérie auraient circulé.
Des renseignements recueillis auprès du personnel de l’hôtel où loge habituellement l’équipage d’Air Algérie confirment les rumeurs.
Le vol Alger-Bamako est alors mis sous surveillance pendant quelques jours avant l’interpellation du steward. L’enquête préliminaire aboutit à de nombreuses autres arrestations, notamment dans les rangs du personnel navigant commercial d’Air Algérie. Le 16 octobre, soit quatre jours après l’arrestation du premier steward,
huit autres stewards, un commerçant et trois policiers (dont deux officiers) sont déférés devant la justice pour «trafic international, commercialisation et consommation de drogue». Après quoi, le juge instruisant l’affaire ordonne la mise sous mandat de dépôt de neuf personnes dont huit stewards et un chanteur qu’aurait cité le principal mis en cause ainsi que la mise sous contrôle judiciaire de trois autres accusés.
M. A.