Des grossistes des produits alimentaires et cosmétiques de la capitale n’excluent pas de recourir à la protestation pour dénoncer l’annulation, par l’administration, de la décision d’interdire aux poids lourds l’accès au marché de Oued Smar (Gué de Constantine) entre 7 heures et 19 heures.
Le wali délégué de Bir Mourad Raïs avait décidé, le 22 septembre dernier, d’interdire la circulation des camions de gros tonnages dans les marchés situés dans son agglomération.
L’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), par la voix de son porte-parole Boulanouar Hadj Tahar, explique que cette mesure a suscité la colère des marchands qui entendent réagir.
Il a précisé que les représentants des grossistes d’El Harrach, de Kouba, d’Aïn Nadja et de Chéraga vont se réunir, la semaine prochaine à Alger, pour discuter de la décision à prendre.
Les commerçants, qui se sont «élevés» contre la mesure qu’ils qualifient «d’injuste et de discriminatoire», réclament qu’ils soient traités sur un pied d’égalité. Ils demandent soit son annulation ou sa généralisation à tout le monde.
Il est à rappeler que l’administration est revenue, en novembre dernier, sur sa décision suite au mouvement de protestation déclenché par les commerçants de Oued Smar qui avaient procédé, le 14 du même mois, à la fermeture de leurs locaux. Actuellement, excepté les grossistes de Oued Smar, cette mesure est appliquée pour tous les autres grossistes.
Par ailleurs, et concernant la délocalisation des grossistes de Oued Smar vers les 120 locaux d’El Harrach, M. Hadj Tahar s’est montré favorable à cette mesure qui, selon lui, entre dans le cadre de la délocalisation des marchés hors des agglomérations en raison des désagréments causés aux populations.
Abritant quelque 700 commerçants, le marché de Oued Smar, réputé pour son anarchie, est situé dans le quartier résidentiel dit Casnave. Il ne cesse d’être la source de dérangement pour les habitants. Ainsi, recaser ces grossistes dans les deux marchés non encore exploités, y compris celui d’El Harrach (120 locaux) et celui de Kharouba (549 locaux – Boumerdès), reste la meilleure solution, selon le porte-parole de l’UGCAA.
Néanmoins, cette solution qui n’est pas du goût des grossistes, qui refusent d’être transférés vers les nouveaux marchés pour absence de commodités et de contrôle, tout en réclamant comme solution «alternative» la construction d’un marché moderne qu’ils sont prêts à financer. Une proposition qualifiée par M. Hadj Tahar de «manœuvre» pour gagner du temps et de l’argent.
Karima Adjemout