Pour la deuxième journée consécutive, l’ensemble des résidents des UMC d’Oran a observé hier une grève, n’assurant que le service minimum, comme constaté sur place. Une situation provoquée, il y a quelques jours, par l’agression d’un de leur collègue par le parent d’une malade.
La raison de la colère des résidents est le fait que l’agresseur serait venu à plusieurs reprises à la salle de tri où sa mère a été prise en charge, agressant un résident se trouvant sur place qui lui demandait de sortir de la salle. Coups, insultes et dégâts matériels sont à signaler du côté de l’administration. Par ailleurs, l’intervention musclée des agents de sécurité et des forces de l’ordre ont été nécessaires pour maîtriser l’individu d’une extrême violence, nous a-t-on expliqué. Hier, tous les résidents dénonçaient le manque de sécurité au niveau des UMC, alors qu’il y a pourtant une dizaine d’agents prévus pour cela.
Dans la foulée, les résidents dénoncent encore la désorganisation des soins, la conséquence est qu’ils se retrouvent seuls aux avant-postes. “Nous sommes même obligés de faire le travail des brancardiers, nous sommes seuls face aux malades et à leurs parents”, témoignent plusieurs d’entre eux. Par ailleurs, l’hôpital est dépourvu de caméras de surveillance, ce qui a valu au Chuo des rappels à l’ordre des autorités locales, il y a longtemps, pour ce manquement en matière de sécurité.
Par ailleurs, alors que le résident agressé aurait retiré sa plainte à la suite des pressions, affirment ses collègues, il est convoqué le 26 devant un juge “pour agression”, après le dépôt de plainte de l’individu. Dans ce contexte, les résidents menacent de poursuivre leur grève jusqu’à la date de comparution de leur collègue. Le DG du CHUO venu sur place, pour tenter de convaincre les résidents de mettre fin à ce débrayage, s’est engagé à augmenter le nombre d’agents de sécurité dans les jours à venir, arguant que les UMC se trouvent dans un quartier difficile. Il y aurait eu, durant l’année 2015, 600 plaintes pour agressions contre des médecins. Réunis en AG, les grévistes devaient décider de donner une suite ou non à leur action, non sans vouloir que le problème soit abordé dans sa globalité.
Par ailleurs, et toujours selon le DG du CHUO, l’agresseur arrêté a été condamné à 6 mois de prison et 20 000 DA d’amende.