Un rapport a établi que l’absence de responsables de la défense à l’ambassade du Japon en Algérie, lors de la prise d’otages à Tiguentourine était en partie responsable de l’échec de Tokyo pour rassembler des informations suffisantes afin de comprendre la situation en Algérie.
Le ministère de la Défense du Japon a décidé d’envoyer des attachés militaires dans sept pays africains et au Brésil et cela à partir de 2014, c’est ce qu’a rapporté l’agence japonaise Kyodo, de source gouvernementale.
Les sept pays africains concernés par cette décision gouvernementale sont: l’Algérie, le Djibouti, l’Ethiopie, le Kenya, le Maroc, le Nigeria et l’Afrique du Sud. Ces attachés de défense s’ajoutent aux fonctionnaires déjà envoyés ce qui inclura des dépenses nécessaires inscrites sur le budget des affaires étrangères pour l’exercice 2014.
L’installation d’attachés militaires en Afrique qui servira notamment pour obtenir des informations sur la sécurité et le terrorisme a été décidée après la mort de ressortissants étrangers, dont 10 Japonais, lors de la prise d’otages à Tiguentourine en janvier 2013.
Par ailleurs, on annonce aussi du côté japonais que le ministère japonais des Affaires étrangères augmentera le nombre de ses fonctionnaires dans les pays européens qui ont une influence en Afrique comme la Grande-Bretagne, l’Allemagne et la France.
Le Japon qui fournit déjà une aide financière souhaite offrir d’autres types de soutien pour aider l’Afrique à lutter contre le terrorisme et améliorer la sécurité. Le ministère de la Défense envisage maintenant de mettre en place une section pour l’exercice 2014 afin de renforcer les effectifs des ambassades et surtout renforcer les capacités d’analyse du renseignement.
Les pays africains ont été choisis en raison de leurs liens étroits avec le Japon, tels que: Djibouti, que le pays du Soleil Levant aide pour combattre la piraterie, et le Kenya, dont un certain nombre d’entreprises japonaises sont actuellement en exploitation.
Il existe plusieurs entreprises nippones installées en Algérie et des dizaines de ressortissants japonais travaillent dans les secteurs des travaux publics, les hydrocarbures et les technologies.
Une commission gouvernementale a conclu, dans son rapport de février dernier, que l’absence de responsables de la défense à l’ambassade du Japon en Algérie lors de la prise d’otages à Tiguentourine était en partie responsable de l’échec de Tokyo pour rassembler des informations suffisantes afin de comprendre la situation en Algérie.
Le Japon n’était pas en mesure de partager des informations avec un attaché de défense d’autres pays installés en Algérie.
De plus, l’absence d’information a provoqué des tensions entre Tokyo et Alger sur l’intervention algérienne sur le site de Tiguentourine.
Devant cette situation de flou total, le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, avait dans un premier temps, sévèrement critiqué l’action des autorités algériennes avant de comprendre que c’était la seule méthode à utiliser contre les terroristes pour éviter un carnage général.
Suite à cette affaire, Tokyo avait dépêché le vice-ministre des Affaires étrangères, Shunichi Suzuki, pour établir un contact direct avec Alger et avoir des explications détaillées de ce qui s’est réellement passé sur le site gazier d’In Aménas.
Il se rendra en personne à Tiguentourine pour découvrir, de visu, la complexité du site et l’urgence d’une intervention rapide.
Le ministre japonais a ensuite rapatrié les corps des ressortissants japonais et ramené chez eux les sept rescapés de l’attaque terroriste.