Les examens des étudiants de médecine, prévus pour le début du mois de février, seront probablement bloqués par les enseignants hospitalo-universitaire en grève cyclique.
La corporation des enseignants hospitalo-universitaires compte varier les options de sa contestation, suite à la non prise en charge de ses revendications exprimées cette semaine par trois jours de grève. C’est au tour des examens des facultés de médecine d’être l’objet de paralysie et de blocage si la tutelle ne répond pas favorablement aux doléances des protestataires d’ici là. Cette décision de durcir le ton et maintenir la pression a été prise à l’issue du conseil national des enseignants hospitalo-universitaires chercheurs tenu avant-hier. À la fin des travaux du conseil, le secrétaire général du syndicat, Réda Djidjik, a fait savoir que «les enseignants hospitalo-universitaires poursuivront leur mouvement de grève et que cette dernière touchera aussi bien l’activité de soins que l’enseignement». En réaction à cette action, mercredi dernier le ministère de la Santé a qualifié la grève de cette corporation d’«illégale» et engagé une action en justice contre le Syndicat national des hospitalo-universitaires chercheurs. Le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, argumente que son département avait honoré «tous ses engagements» concernant les revendications des hospitalo-universitaires. A cet effet, il a invité les professeurs grévistes à «la sagesse, à renoncer à la grève et à ne pas prendre le malade en otage». Une sortie vraisemblablement insuffisante pour faire la paix entre les hospitalo-universitaires et leur tutelle, car la quête de meilleures conditions de travail n’a pas été freinée par l’attitude du premier responsable de la Santé. Si certains estiment que la corporation des CHU est bien rémunérée et que ses enseignants «chercheurs» se font des fortunes dans leurs navettes entre les cliniques privées et les services publics, les enseignants grévistes ont de toute manière et toujours des revendications socioprofessionnelle à défendre. Les professeurs protestataires regrettent «un cadre de travail défaillant ainsi que des pénuries de médicaments récurrentes et inexpliquées». Le SG du syndicat, M. Djidjik, a indiqué qu’un préavis de grève sera déposé prochainement. Le mot d’ordre d’une grève cyclique de trois jours par semaine est maintenu avec en plus durant le mois prochain l’éventualité du blocage des examens si la tutelle campe encore sur sa position. Pour rappel, les professeurs grévistes exigent, en termes de revendications, la mise en place d’une commission d’enquête sur la hausse de la facture d’importation de médicaments et la révision du régime indemnitaire des hospitalo-universitaires. Le syndicat réclame l’augmentation de la prime de rendement à 30% avec effet rétroactif à compter de janvier 2008. Les hospitalo-universitaires insistent sur la prise en charge de leurs doléances et ne comptent mettre fin à la grève qu’après leur satisfaction. Les patients, eux, peuvent toujours attendre. C’est ce qu’ils ont l’habitude de faire… prendre leur mal en patience.
Par Yasmine Ayadi