Qu’est-ce qui va se passer, maintenant que la rue a signifie un refus catégorique à la feuille de route de Bouteflika?
Les Algériens, à travers la mobilisation record de ce vendredi, supérieur aux vendredis précédents persistent et signent: le système doit partir pour pouvoir organiser non pas une transition sous tutelle, mais une véritable transition démocratique. Le rapport des forces entre le pouvoir en place et le mouvement populaire, n’a pas encore accouché d’une passerelle vers la concrétisation du projet de transition.
Les deux protagonistes éprouvent des stratégies différentes. Pour certains observateurs, les élites politiques, médiatiques, partis politiques, syndicats et organisation autonomes de la société civile et même l’armée sont les acteurs du changement démocratique. Pour certains, au mieux le pouvoir proposera de réelles concessions: «Démission du président, de son gouvernement et la dissolution du Parlement et du Conseil constitutionnel» car tout l’ordre institutionnel issu de l’actuel régime est remis en cause.
Au pire il optera pour un pourrissement: pousser à l’exaspération aux fins de déclarer l’état d’urgence. Les observateurs mettent en garde contre cette stratégie de terre brûlée, qui est un saut dans l’inconnu aux conséquences dangereuses. Pour l’heure, on ne sait pas quelle démarche sera adoptée pour engager un processus de transition politique qui aboutira à la consolidation de la démocratie. Toutes les anciennes règles du jeu politique doivent être abandonnées pour permettre l’apparition de nouveaux acteurs et de nouvelles configurations politiques, indique-t-on. Le consensus autour de la forme et la dimension représentative secrétée sur les réseaux sociaux par les événements est «incertaine». Quels seront; a priori, les moyens qui seront employés pour faire advenir la démocratie?
