La décision de la direction des transports de fermer définitivement l’ancienne gare de la ville de Tizi Ouzou a provoqué des remous. Les transporteurs et les voyageurs de Tizi Ouzou ne veulent rien entendre. Une grève a été entamée spontanément.
Une atmosphère très tendue régnait hier à l’arrêt des localités de Mizrana, Tigzirt, Iflissen, Tadmaït, Makoda, Draâ Ben Khedda et Boudjima-Ouest. Les voyageurs aussi ont vivement protesté.
Le choix de la nouvelle station qu’abrite l’ex-siège Edimco situé à 1 km de la sortie de la ville de Tizi Ouzou est contesté avec véhémence. Ils estiment que cet endroit ne répond à aucun critère pour abriter un arrêt de voyageurs.
«C’est une zone d’activité et on est en plein autoroute. Je ne sais pas comment ils ont choisi cet endroit. La station est dépourvue des moyens les plus élémentaires, pas d’abribus, ni commerçants, ni rien. Une jeune étudiante, sous l’effet de la chaleur suffocante, s’est évanouie hier et on n’a même pas trouvé où acheter de l’eau fraîche», s’indigne avec colère l’un des transporteurs de la région de Tigzirt.
Le problème de l’insécurité a refait également surface. Les transporteurs de voyageurs, en dépit d’une canicule étouffante, ont protesté devant le siège de la direction des transports.
Ils ont exigé des responsables de ce secteur de revoir leur copie et de trouver des solutions à leur problème, notamment le changement vers un autre endroit plus adéquat des arrêts de bus.
Aux premiers jours de ce changement, des agressions contre des voyageurs ont été déjà signalées.
Fuyant la pression des services de sécurité en ville, les voyous ont trouvé en ce nouvel arrêt un terrain propice pour leurs agissements. Une jeune femme de la région de Mizrana a fait les frais des voleurs à la tire, vendredi dernier.
Elle a été délestée de son sac à main. Les transporteurs et les voyageurs de ces régions exigent des arrêts plus adéquats. Les désagréments et les désavantages des voyageurs ne s’arrêtent pas là.
Ils sont dans l’obligation de prendre un autre bus pour rallier la ville. Donc des frais en plus, soit 40 dinars en aller-retour, et surtout plus de temps.
«Cette politique de désencombrement de la capitale du Djurdjura est vouée à l’échec. On oblige les voyageurs des localités lointaines à utiliser leur voiture personnelle au lieu de prendre le transport collectif. Depuis la délocalisation de ces arrêts à la sortie de la ville, l’ensemble des fonctionnaires de Tizi Ouzou préfèrent se rendre à leur lieu de travail avec leurs propres véhicules ce qui a provoqué plus d’embouteillage. Ils nous est impossible d’arriver au travail à temps avec l’éloignement des stations de mini bus de la ville», dira un fonctionnaire à la wilaya de Tizi Ouzou.
Effectivement, le nouveau plan de circulation est loin de régler le problème des embouteillages à Tizi Ouzou et ses alentours. Les transporteurs de taxis collectifs, déjà en grève depuis jeudi dernier, étaient les premiers à s’agiter hier matin et à se joindre au mouvement de protestation.
Ils ont pris la décision d’empêcher les bus, qui assurent la liaison entre la ville de Tizi Ouzou et cet arrêt, de charger les voyageurs.
Les transporteurs protestataires estiment qu’ils sont grandement lésés par ce changement puisque le manque à gagner en l’absence de voyageurs et considérable.
Une anarchie totale règne depuis vendredi dernier au niveau des nouvelles stations. Ce scénario de contestation rappelle le mouvement de grève initié l’année dernière à cette même période par les propriétaires de bus vers Alger 48 jours durant.
Abdenour Igoudjil