La Suisse voudrait interdire de secacher le visage dans les lieux publics mais devrait faire une exception pour les touristes musulmanes portant la burqa, selon la ministre helvétique de la Justice et de la Police Eveline Widmer-Schlumpf.
«On doit voir quel est le problème, discuter comment on peut le résoudre (…) et comment on peut par exemple avoir des exceptions pour les touristes qui viennent avec la burqa», a déclaré la ministre, dans une interview à la télévision reprise lundi dans la presse. «Je pense à Genève, aux Grisons, à Lucerne.
On devrait avoir des exceptions pour les touristes», a-t-elle insisté.
La ministre s’est déjà prononcée en faveur d’une interdiction de cacher son visage dans les lieux publics – qui s’appliquerait au niveau cantonal et non fédéral – mais c’est la première fois qu’elle évoque la mise en place d’un système d’exceptions pour les touristes musulmanes portant la burqa.
Car si la Suisse compte «quelques dizaines» de femmes qui portent la burqa, la venue à Genève de richissimes ressortissants des pays du Golfe dont des femmes vêtues d’une burqa génère chaque année plusieurs centaines de millions de francs suisses de chiffre d’affaires dans ce haut lieu du luxe international.
La Suisse compte environ 400.000 musulmans sur une population de 7,5 millions d’habitants, faisant de l’islam la deuxième religion du pays après le christianisme.
En novembre, le vote des Suisses interdisant la construction de minaret a soulevé un tollé dans le monde musulman.