La présentation des impliqués dans l’affaire du suicide du jeune Kamel Tifouti s’est déroulée jeudi après-midi au tribunal de Chelghoum laïd. Le procureur de la république saisi de l’affaire a décidé de placer en détention provisoire les deux commissaires principaux qui étaient de garde cette nuit et durant toute la semaine ainsi qu’un inspecteur de police et un autre officier.
Les trois autres agents concernés ont été placés sous contrôle judicaire. A noter que le parquet de Constantine a qualifié l’incident de négligence ayant conduit à la mort, c’est-à-dire, homicide involontaire. Selon l’article 288 du code de procédure pénale, les mis en cause encourent une peine d’emprisonnement allant de 6 mois à 3 ans de prison assortie d’une amende de 1000 à 20 000 DA.
A préciser également que le suicide jeudi 16 décembre de Tifouti Kamel, âgé de 41 ans et résidant dans la commune de Hamma-Bouziane, au commissariat central alors qu’il était en détention provisoire a jeté l’émoi au sein de la population de Constantine et notamment de sa localité.
Les jeunes se sont manifestés à deux reprises pour exiger que la lumière soit faite sur les conditions de décès de Kamel Tifouti, d’autant que sa famille, pas très convaincue de la thèse du suicide, avait, pour rappel, déposé plainte le vendredi matin et alerté la ligue des droits de l’homme après avoir constaté des traces de violences sur le corps de la victime.
La dernière manifestation s’est déclenchée mercredi dernier vers 16 h ; les jeunes en colère craignaient que l’affaire ne soit étouffée : «Nous voulons que justice soit rendue», scandait une foule surchauffée.
Le wali de Constantine qui avait programmé une visite de travail et d’inspection au niveau de la commune de Hamma Bouziane ce jeudi s’est rétracté en dernière minute, appréhendant une nouvelle manifestation. Et c’est ce qui apparemment a incité les autorités judicaires à présenter les mis en cause le jeudi même au tribunal de Chelghoum laïd (50 km de Constantine) alors que l’affaire était programmée initialement pour aujourd’hui.
Sur un autre volet, plusieurs questions demeurent sans réponse et il est attendu que l’information judicaire déclenchée ce jeudi trouvera les réponses à ces nombreuses interrogations, notamment les raisons de l’arrestation de Tifouti Kamel, pourquoi l’a-t-on placé dans une cellule du commissariat et surtout déterminer les circonstances du décès.
Ilhem Tir