Pour la cinquième semaine consécutive, les écoles de la région Sud seront touchées Par une nouvelle grève de trois jours à partir d’aujourd’hui.
Alors que les enseignants attendaient un discours du Premier ministre sur la question des primes de zone à la fin de la semaine écoulée, il ne s’est finalement pas prononcé comme l’avait annoncé le ministre de l’Education il y a quelques jours. Le Premier ministre a donné des instructions à la direction de la Fonction publique pour prendre en compte les revendications relatives à la prime de zone des fonctionnaires du Sud du pays, avait indiqué M. Baba Ahmed.
Et de préciser que cette prime, qui concerne les personnels des différents secteurs travaillant dans les régions du Sud et calculée sur le salaire de base des années précédentes, «sera dé-sormais calculée sur le salaire de base actuel». Il s’agit là de la promesse faite par les autorités pour prendre en charge un dossier qui ne date pas d’aujourd’hui puisque l’actualisation de la prime de zone remonte à 1989. Fidèles à eux-mêmes, les syndicats autonomes ayant initié ce mouvement dans le Sud, les Hauts-plateaux et les Aurès, maintiennent le mot d’ordre de grève cyclique et appellent au boycott des examens de fin d’année. C’est en effet ce qui ressort du communiqué du collectif des organisations syndicales ayant initié cette grève.
Suite à une réunion extraordinaire tenue hier à Laghouat pour l’évaluation du mouvement, il a été décidé «le maintien du mot d’ordre de grève ainsi que le boycott des examens de fin d’année». Le Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), le Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap), l’Union nationale des travailleurs de l’éducation et de la formation (Unpef), le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), le Syndicat algérien des paramédicaux (Sap) ainsi que le Conseil des lycées d’Algérie (CLA) font état «d’une position peu transparente du gouvernement vis-à-vis les revendications exprimées par cette action». Il est à souligner, par ailleurs, que ce mouvement concerne tous les secteurs de la Fonction publique. Les initiateurs de ce mouvement exigent une réponse officielle quant à l’actualisation des primes d’indemnité de poste et de zone avec effet rétroactif, au profit des personnels de ces régions. Malgré les assurances données par la tutelle, les protestataires ne baissent pas les bras et déplorent toujours «l’absence d’une réponse officielle».
Dans ce sens, le Snapest «impute au gouvernement la responsabilité des conséquences de son mouvement de protestation». En attendant que le conflit touche à sa fin, l’école algérienne comme ses élèves continueront à payer les frais des protestations qui frappent inlassablement le secteur.
Par Yasmine Ayadi