Sucre et huile : Application progressive des nouveaux prix

Sucre et huile : Application progressive des nouveaux prix
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Conseil interministériel aujourd’hui pour compléter le mécanisme organisationnel de régulation des prix.

– Vaste opération de contrôle des prix de l’huile et du sucre dès dimanche prochain.



– Hausse de 30 % des importations en 2010.

Les nouveaux seuils des prix du sucre et de l’huile, fixés conjointement dimanche dernier par le ministère du Commerce et les opérateurs économiques, s’appliquaient progressivement dans les commerces de gros et de détail, a-t-on constaté hier dans certains quartiers d’Alger.

Ainsi, est constatée une « large tendance » à l’application des nouveaux prix de 90 DA le kg de sucre et de 600 DA le bidon d’huile de 5 litres, dans la plupart des magasins de Kouba, de Jolie-Vue, ou du Vieux-Kouba et Garidi. Une ménagère venue faire ses achats dans une supérette de Garidi, quartier où réside une partie de la classe moyenne  »algéroise », s’est dit « satisfaite » de la « décrue » des prix du sucre et de l’huile, cédés respectivement à 90 DA le kg, contre 125 DA depuis le début de l’année, et à 600 DA contre 780 DA le bidon de 5 litres de qualité moyenne (Afia et Elio), à 250 DA contre 330 DA la bouteille de 2 litres et à 150 DA contre 180 DA, la bouteille de 1 litre.

Chez les grossistes, le bidon d’huile de 5 litres (Afia et Elio) est proposé actuellement à 550 DA, celui de 2 litres à 230 DA, alors que la bouteille d’un litre est à 135 DA », a indiqué un gérant d’une supérette située à Jolie-Vue, un des quartiers d’Alger où est concentrée une partie des grossistes en produits agroalimentaires.

« Nous nous sommes approvisionnés ce matin (mercredi) auprès des grossistes du Gué de Constantine, et nous avons constaté une baisse considérable des prix », a-t-il souligné.

Par contre, dans le quartier des  »Sources », sur les hauteurs de Bir Mourad Rais, les prix du sucre et de l’huile restaient presque inchangés. La bonbonne d’huile « Elio et Afia » de 5 litres est vendue à 765 DA, celle de 2 litres à 330 DA et celle d’un litre à 166 DA, dans une supérette, dont le propriétaire a annoncé que  »ces prix devraient baisser au plus tard demain (jeudi), avec l’arrivage des nouveaux stocks ». Dans ce contexte, le ministère du Commerce a adressé hier, une mise en demeure au groupe agroalimentaire Cevital, le sommant de se conformer à l’accord conclu dimanche dernier avec les opérateurs économiques (producteurs et importateurs) de sucre et de l’huile.

Selon le ministère du Commerce, ses équipes de contrôle dépêchées par la direction du contrôle commercial et de la répression de la fraude pour vérifier l’application de cet accord « ont constaté que les prix appliqués par Cevital sur le sucre et l’huile ne sont pas conformes aux termes de l’accord ». Ce dernier avait indiqué mercredi dans un communiqué que les nouveaux prix de ses unités de production, et conformément aux décisions prises par le gouvernement, sont de 69,50 DA le kilogramme en vrac pour le sac de sucre d’une contenance de 50 kg, alors que le paquet conditionné d’un kilogramme est cédé à 74,50 DA.

L’huile végétale de basse qualité « Elio » est cédée, selon la même source, à 495 DA le bidon de 5 litres, 210 DA la bouteille de 2 litres et 110 DA pour celle d’un litre. Aussi, le groupe Cevital, qui est accusé, par les autres producteurs et transformateurs, de vouloir « maintenir sa position dominante sur ces deux produits », par l’application de prix en « deçà de ceux approuvés dimanche » avec le ministère du commerce, et d’avoir provoqué une « anarchie sur le marché, a été appelé « a fournir des explications concernant les nouveaux prix qu’il applique sur le sucre et l’huile », a souligné le ministère du commerce.

Le ministère a affirmé que ses services ont agi « en application de l’article 19 de la loi 02/04 fixant les règles applicables aux pratiques Commerciales ».

Le ministre du Commerce, M.Mustapaha Benbada a annoncé par ailleurs la tenue aujourd’hui d’un Conseil interministériel pour compléter le mécanisme organisationnel de régulation des prix et de détermination des marges bénéficiaires des produits de large consommation.

Le ministre a précisé à la Radio nationale que cette réunion sera consacrée à « l’étude des décrets exécutifs énoncés dans la loi sur la concurrence et celle sur les pratiques commerciales, ainsi que sur la détermination des marges bénéficiaires et le plafonnement des prix des produits concernés par ces mesures (gouvernementales) ».

D’autre part, le directeur du commerce de la wilaya d’Alger Youcef Lamari a annoncé que ses services vont lancer à partir de dimanche prochain une vaste opération de contrôle des prix de l’huile et du sucre afin de s’assurer de l’application des mesures prises récemment par le gouvernement.

« D’importants moyens humains seront mobilisés pour cette opération qui va nous permettre de s’assurer de l’application des nouveaux prix du sucre et de l’huile à la production, à la sortie d’usine, ensuite au stade de la distribution de gros et les prix au détail », a-t-il déclaré à l’APS.

S’agissant des dégâts occasionnés à Alger au secteur du commerce au cours des derniers évènements, ce dernier a indiqué que le bilan est en « cours de finalisation », relevant toutefois que ses services ont signalé qu’une entreprise, dont il n’a pas cité le nom, « avait subi des dégâts matériels évalués à 500 millions DA ».

M.Lamari a fait savoir par ailleurs que les structures commerciales ayant été ciblées par des actes de destruction et de pillage durant les récents évènements, étaient surtout constituées de magasins de stockage et d’unités de production, situés notamment à Bab El Oued, Cheraga et Baraki.

Selon les douanes, les importations algériennes de sucre brut et des huiles destinées à l’industrie alimentaire se sont établies en hausse à 1,07 milliard de dollars en 2010, contre 822 millions de dollars en 2009, en hausse d’environ 30%.