Pour un simple déplacement dans la ville de Béjaïa et aux autres centres urbains, il faut s’armer de patience
Y a t-il un capitaine aux commandes du navire béjaoui? Y a-t-il une équipe au gouvernail?
Deux questions qui s’imposent surtout que tous les citoyens de la ville se posent et continueront certainement à se poser, eu égard à la situation qui prévaut dans la ville et le manque de perspicacité des équipes aux commandes aussi bien de la commune du chef-lieu que de la wilaya. Qu’on en juge! Des routes défoncées, des égouts à ciel ouvert, des cités toutes entières plongées dans le noir et des ordures souvent mal collectées. Voici les quelques facettes qui illustrent un quotidien des habitants des plus désagréables dans les différentes régions de la wilaya. Les goulots d’étranglement qui se forment au niveau du plus petit des carrefours de la ville et des principaux axes routiers sont assez illustratifs de tout le retard accusé dans le développement par cette wilaya. Un développement qui reste à la traîne et ce ne sont pas les beaux discours qu’on entend au quotidien sur les ondes de la Radio locale qui vont régler les problèmes. Assurément pas. Et lorsque le discours vire vers la contradiction ou encore l’invective, le comble est atteint et ce n’est certainement pas comme ça que la situation évoluera. Il y a vraiment de quoi s’interroger si les équipes aux commandes locales et wilayales sont dans l’ignorance ou tout simplement dans l’incapacité de réagir. Et pourtant ce n’est pas l’argent qui manque! Aussi bien au niveau de la commune que de la wilaya, l’argent existe suffisamment pour faire face à tous les problèmes inhérents au quotidien de ces habitants. Outre les recettes déduites des impôts sur l’activité économique, les dotations étatiques annoncées sont souvent importantes. Où est donc le problème? Des files interminables de voitures sur les routes jonchées de détritus et des parkings improvisés où des individus font leur loi en toute impunité. Pour un simple déplacement dans la ville de Béjaïa et aux autres centres urbains, il faut s’armer de patience. Des embouteillages monstres se forment dans différentes localités situées sur les RN 09, 12 et 26. Souk El Tenine, Tichy, Bakaro, Sidi Aïch Ouzellaguen Akbou Tazmaly constituent les principaux goulots d’étranglement qui viennent s’y s’ajouter au centre du chef-lieu et des ces centres urbains avec pour conséquences souvent des bagarres entre automobilistes, au milieu des brouhahas mêlés aux bruits des klaxons… Même les ambulances peinaient à se frayer un passage pour évacuer les malades. Devant cette situation, l’incivisme apparaît dans toute son étendue. Le code de la route est bafoué. Et lorsque les blocages de routes s’invitent, on atteint alors la limite du tolérable. Ce phénomène, qui était au départ ignoré par les autorités lesquelles ont commencé par afficher leur indifférences, est par la suite pris au sérieux pour faire des émules. Du coup, les sièges communaux et celui de la wilaya vivent au rythme de manifestations. Est-ce pour autant que la situation s’améliore? Assurément pas. Les promesses avancées ne sont souvent pas tenues. Parfois les discours développés n’agréent pas. C’est ce qui rajoute de l’huile sur le feu. Un simple phénomène naturel met à nu les politiques locales. Le cas des dernières inondations est assez illustratif sur ce cas de figure mais au lieu de reconnaître leurs faiblesses les responsables versent dans les accusations pour détourner les regards sans pour autant régler les problèmes posés. Si le curage des oueds et des avaloirs relève d’un planning annuel à la charge de la commune pour faire face aux crues, ce n’est pas le cas de la trémie, dont les tares sont apparues avant même son exploitation totale. En définitive, à Béjaïa on parle plus qu’on agit. Et ce ne sont pas les simples citoyens qui vont nous contredire. A ce discours sans contrepartie sur le terrain s’ajoutent les rumeurs sur des comportements des responsables dans la vie de tous les jours. S’afficher avec un trafiquant de devises notoirement connu ou encore avec des barons du foncier n’est toujours pas bon signe pour la gestion des affaires publiques de par ce qu’il engendre comme méfiance des administrés. Le citoyen n’est pas aussi aveugle qu’on peut le croire, d’autant plus que la ville de Béjaïa n’est pas aussi grande qu’on peut le penser. Dans cette ville tout le monde connaît tout le monde et tout se sait à l’instant. Alors de grâce un peu de retenue sur tous les plans. Béjaïa a besoin de mobiliser ses forces et non de les disperser par des discours creux aux lendemains incertains.